mercredi 6 février 2019

10 activités pour améliorer votre marque employeur

Avec la pénurie grandissante, on entend beaucoup parler de l'importance de la marque employeur. Bien sûr, celle-ci dépend des communications antérieures, de l'ambiance de travail, de l'équipe déjà en place, de l'historique de l'entreprise, etc. Tout cela ne se change pas facilement du jour au lendemain.

En même temps, des activités spéciales permettent de donner un coup d'accélérateur et faire parler de vos avantages en tant qu'employeur. Celles-ci serviront, entre autres à :
  • inciter les employés à en parler dans leur entourage;
  • impressionner et attirer les candidats potentiels;
  • nourrir les médias sociaux;
  • attirer l'attention en général, via les médias sociaux ou éventuellement des médias reconnus, grand public ou spécialisés : journaux, web, blogues...
Bonne nouvelle : plusieurs d'entre elles sont peu coûteuses pour l'employeur. En voici 10 pour vous inspirer :
  1. Voir quelles bonnes idées pour des partys de Noël réussis peuvent être adaptées à une fête d'été.
  2. Faire une sortie sportive ou culturelle : randonnée, cinéma, bowling, économusée, centre de plein air, go-kart, etc. incluant au moins un repas sur place. Certains offrent des avantages intéressants aux groupes : rabais, guide, salle ou section à part, etc.
  3. Faire quelques rencontres - corporatives ou festives - dans un musée, plusieurs ont des salles de réunions : arts, sciences, histoire, il y en a pour tous les goûts! 
  4. Faire raconter une réalisation particulière par un des employés, par exemple un employé qui a voyagé en Afrique.
  5. Donner des ressources (un peu de temps, d'argent) aux employés qui font du bénévolat, ou encore mieux, s'impliquer dans une cause.
  6. Organiser un diner où des employés apportent un met qui fera jaser le groupe (ex. plat provenant d'un pays, découverte de plats véganes, bio, gibier...)
  7. Organisez une journée yoga, gym ou autre activité physique simple au bureau.
  8. Faites un concours basé sur la santé : meilleure amélioration du lunch, défi 7 heures de sommeil ou une marche par jour... L'important est de récompenser - au moins symboliquement - tous les participants, autant les efforts que l'atteinte d'un objectif.
  9. Louez une table de jeu pendant quelques jours (ping-pong, billard, soccer de table, etc.)
  10. Sondez les employés pour connaître quelle activité ils aimeraient et organisez-la, ou confiez-la au club social.
Le truc pour faire parler les gens, c'est d'en faire quelques-unes par année et de varier la nature des activités...

Pour aller plus loin : 
De mon blogue : 16 idées pour améliorer le bien-être au travail
6 idées pour faire rayonner la marque employeur de votre entreprise


mercredi 30 janvier 2019

Le nom qui change tout, vraiment ? par RH brutes

Un peu d'humour RH aujourd'hui.*

J’ai assisté à un colloque il y a quelques années. J'avais parlé reconnaissance des employés avec mon voisin. On avait tous les deux remarqué une belle pancarte au-dessus de l'une des entrées de l’hôtel, qui indiquait « Entrée de nos élites ». Ça nous avait pris quelques secondes pour comprendre que c’était l’entrée des employés, mais avec un nouveau nom, un peu plus glamour. Un peu comme les aveugles qui sont devenus des non-voyants ?

Ça aurait probablement mieux collé pour lesdites élites si leur entrée réservée n’était pas un escalier menant du stationnement vers une porte anonyme du sous-sol, entre deux murs style racoin perdu...

Bref, en gestion comme ailleurs, faut que les bottines suivent les babines. Si les bottines vous mènent à un sombre sous-sol, c’est pas le nom qui changera ça…

* RH brutes est mon alter ego plus sombre,  le ton est plus mordant ou moins sérieux que dans mes billets habituels. Pour plus d'information, voir ce billet explicatif 

mardi 22 janvier 2019

Subvention emplois d'été : dépêchez-vous!

Vous avez un ou plusieurs emplois à combler l'été prochain? 
Vous aimeriez obtenir une subvention?
Dépêchez-vous!

De belles subventions sont disponibles pour les emplois d'été, mais vous devrez faire vite, la date limite variant entre le 3 février et le mois de mai 2018.

Service Canada - date limite : 3 février
Le programme a été revu pour 2019. Il s'adresse toujours aux jeunes de 15 à 30 ans mais grande nouveauté : le jeune n'a plus besoin d'être étudiant pour être admissible. Les employeurs publics et les PME de 50 employés ou moins obtiennent 50% du salaire, et 100% pour les OBNL. Les demandes devaient être faites avant le 3 février pour 2019. Pour plus d'information, cliquer ici.

Fonds étudiant FTQ - date limite : entre le 14 et le 30 mars 
Le programme veut favoriser la création d’emplois d’été à caractère éducatif et social pour les étudiants des niveaux secondaire à universitaire. Les employeurs admissibles sont les petites entreprises de moins de 10 ans, les OBNL, les organisations syndicales et les coops. L'aide financière peut aller jusqu'à 90% du salaire brut. Pour plus d'information, cliquer ici.

Programme Desjardins au travail - date limite : mai ou autre selon les régions
Financé par les Caisses Desjardins, ce programme permet d’offrir un premier emploi d’été à des étudiants âgés de 14 à 18 ans. Les employeurs désirant participer au programme doivent s’inscrire au CJE de leur région. Dans ma région (Terrebonne-Mascouche), aux dernières nouvelles la date limite est en mai. Desjardins résume l'esprit du projet ici (cliquer sur Jeunes au travail au bas de l'écran). Informez-vous auprès de votre CJE, pour trouver votre CJE, vous pouvez cliquer ici.

mercredi 16 janvier 2019

La règle du 25%

Initier un changement important ou convaincre un groupe de quelque chose qui nous tient à coeur est toujours un défi exigeant. Si ce changement touche plusieurs personnes, si notre conviction génère des réactions mitigées ou négatives dans l'équipe, on peut facilement désespérer de voir notre intention se réaliser.

Devant l'inertie du groupe ou ses résistances, vous dites-vous qu'il faudrait les convaincre tous, ou au moins la moitié avant de voir une différence?

Erreur! Une étude publiée en 2018 dans la revue scientifique Science (en anglais) démontre qu'une minorité de 25 % suffit pour faire basculer l'opinion d'un groupe donné, qu'il soit petit ou grand. Comment utiliser cette règle pour faire avancer des projets importants? Voici quelques actions qui vont vous y aider...

Trouvez les avantages
Le changement demande un effort, et c'est humain, le changement se passe toujours mieux et plus vite si les participants voient clairement les avantages de faire cet effort. Le piège est de croire qu'une motivation bonne pour nous l'est pour les autres... Pensez à ce qui motive vos collègues, vos amis : ça ne fonctionne pas nécessairement pour vous. Quitte à poser des questions à quelques proches, trouvez les avantages du projet pour les autres, et la moitié du travail sera fait!

Trouver des alliés actifs
Vous aurez peut-être à gagner un à un ceux qui finiront par constituer ce 25% favorable. En même temps, les plus importants, ceux à convaincre en priorité, sont les alliés susceptibles de vous aider activement. Vous en connaissez déjà une partie : amis, collègues qui ont déjà tendance à vous appuyer par sympathie ou respect. Prenez le temps de bien leur expliquer votre pensée, votre vision et ses avantages et impliquez-les, ils constituent le début de la vague et sont précieux pour convaincre les autres.

Chercher les appuis passifs
Même s'ils ne sont pas tous prêts à s'impliquer directement, plusieurs vous appuieront par défaut si vous le leur demandez gentiment et qu'ils n'ont pas de raison de ne pas vous appuyer. Ce sera peut-être par politesse, mais ça fait le travail...

Convaincre une petite partie de ceux qui restent
Si ces deux groupes ne suffisent pas pour créer le quart favorable, au moins le nombre qui reste à convaincre est bien moindre qu'au début. Identifiez ceux qui ont besoin d'un peu plus de temps pour passer du groupe des "Non" au groupe des "Oui" ou au moins à celui des "Peut-être" et demandez de l'aide de vos alliés pour le reste.

Persévérer ou lâcher prise?
Finalement, soyez patients, tenez bon, la persévérance a souvent plus d'impact sur la réussite du projet que sa qualité ou de l'importance réelle qu'il a pour vous ou votre entourage. En même temps, il est difficile de savoir quand persévérer, et quand laisser tomber un projet irréalisable. Il faut une certaine sagesse acquise à force d'apprentissages, souvent au prix d'échecs et de leçons de vie. Soyons alors reconnaissants envers nos échecs : ils sont souvent douloureux mais ils font de nous de meilleurs gestionnaires...

mercredi 5 décembre 2018

Le rôti de Noël - une fable sur les traditions utiles et inutiles

Je termine l'année avec une fable de Noël que j'utilise souvent en gestion... C'est assez vieux, pour tout vous dire, je l'ai trouvée dans un vieux Sélection du Reader's Digest !

Sabrina est toute fière de recevoir sa famille dans leur nouvelle maison et prépare le rôti familial selon la recette transmise de génération en génération. Son conjoint lui demande :

- Sabrina, pourquoi coupes-tu les deux bouts du rôti? C'est dommage de mettre de côté cette bonne viande...

- Je ne sais pas, j'ai toujours vu mon père faire comme ça. Papa... pourquoi on coupe les deux bouts du rôti?

- Je ne sais pas, j'ai toujours vu ta grand-mère faire comme ça. Maman, pourquoi on coupe les deux bouts du rôti?

La grand-mère les regarde d'un air surpris...
- Ben... Parce que l'plat était trop p'tit!

Ils ont bien ri. Ils ont savouré le délicieux rôti, en se disant que la prochaine fois, il y en aurait un peu plus à partager!

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Avez-vous aussi des cas de "le plat était trop petit" dans votre gestion?

En gestion, il y a plein de "traditions". Si certaines sont nécessaires, utiles ou au moins plaisantes, d'autres deviennent inutiles, et peu à peu, elles viennent encombrer notre gestion quotidienne. Pensez aux "héritages" qui étaient là avant vous, ceux qu'on n'ose pas vraiment remettre en question... Pour en identifier quelques-uns, voici des exemples :

  • un format de document agaçant, comme une facture en Word
  • une gestion d'horaires qui crée toujours des conflits
  • une porte verrouillée on ne sait pas trop pourquoi
  • un formulaire long à remplir, dont les informations ne semblent plus à jour
  • un dossier classé de telle manière, toujours difficile à retrouver
  • des courriels mensuels à envoyer sans jamais de retour.
Bref à chaque fois qu'on se demande : pourquoi on fait ça comme ça et que la réponse est "ça s'est toujours fait comme ça", il est temps de le remettre en question!


7 apprentissages à retenir de cette fable
  1. Les traditions inutiles nous font perdre temps et argent pour absolument aucune raison
  2. Elles réduisent l'impact et le sens de notre travail, et souvent notre plaisir
  3. Elles s'installent lorsqu'on reproduit un comportement appris sans le questionner ou le comprendre
  4. Un oeil neuf est souvent utile pour trouver les traditions périmées - utilisez celui de vos nouveaux employés!
  5. La façon la plus rapide de s'en départir est de comprendre la source de la tradition
  6. Si la source n'est plus disponible, il reste alors à tester une nouvelle recette!
  7. Une fois éliminées les traditions inutiles, il faut prendre soin des traditions utiles : celles qui contribuent à la réussite de la recette, au plaisir de travailler et à la cohésion du groupe. 
Un truc pour terminer : commencez par celles qui sont désagréables et proposez une solution agréable. Il est plus facile de convaincre les gens - incluant soi-même... - de changer de tradition lorsqu'on inclut le plaisir dans l'équation.

mardi 27 novembre 2018

15 façons d'éviter les erreurs en RH --- Série Congrès RH 4

Voici les meilleurs moments du congrès RH 2018 - 4e partie.

Aujourd'hui, la suite de la semaine dernière, toujours inspirée par la conférence de Mme Sofia el Mouderrib sur les biais, ces préjugés et autres raccourcis qui peuvent nous faciliter la vie tout comme ils peuvent nous nuire.


Biais de groupes

Le biais de groupe que j'ai retenu est l'influence du leader sur le groupe : on accorde presque toujours plus d'importance aux opinions du leader qu'à celles des autres membres de l'équipe. Mme el Mouderrib donne des solutions pour équilibrer cette influence, puis comment éviter ou réduire les biais en général...
  1. Diversifier l'équipe 
  2. Valoriser les points de vue multiples et divergents
  3. Avoir un animateur externe dans les réunions
  4. S'entendre avec le ou les leaders pour qu'ils donnent leur opinion en dernier ou pas du tout
  5. Mettre de l'avant les objectifs d'équipe et valoriser les réussites du groupe.

Comment éviter les biais alors qu'ils sont inconscients?
  1. Prendre conscience de ses biais, par le test gratuit créé par Harvard (cliquer ici pour voir et faire le test en français ou ici pour le test originel états-unien).
  2. Une fois que l'on connait nos biais, en tenir compte lorsqu'on doit prendre des décisions.
  3. Tester nos opinions avec celles des autres lors de la prise de décision.
  4. Mettre en place des pratiques qui réduisent les biais (ex. vérifier les compétences par un test plutôt que par un diplôme).

Comment réduire les biais avant de prendre une décision?
  1. Avant tout, s'assurer de combler les besoins fondamentaux (faim, soif, fatigue, froid...)*
  2. Pratiquer la présence attentive (méditation ou autre activité qui aide à se centrer sur l'instant présent)
  3. S'entraîner à mieux interpréter les émotions (compréhension, formations, lecture de romans)
  4. Analyser l'émotion qui surgit : prendre du recul, analyser la valence (est-ce positif ou négatif), et le niveau d'alerte
  5. Si une émotion importante surgit, la traiter comme une vague pour la laisser passer et attendre un moment avant de prendre les décisions
  6. Analyser les souvenirs qui sont associés à la situation à interpréter, qu'est-ce qui y ressemble? Comment ça s'est terminé?

mercredi 21 novembre 2018

Sommes-nous capables de recruter sans préjugés? --- Série Congrès RH 3

Voici les meilleurs moments du congrès RH 2018 - 3e partie.

Je continue le thème du précédent billet sur les neurosciences cette fois-ci sous l'angle des biais cognitifs, le terme scientifique qui couvre plusieurs comportements parfois dérangeants de notre cerveau, comme les préjugés et la tendance à tourner les coins ronds...


Biais et décisions RH

Mme Sofia el Mouderrib, étudiante au doctorat en neuropsychologie, nous présente le fruit de plusieurs recherches intéressantes, entre autres sur le cerveau et les biais qui nous affectent au travail.

Donnons d'abord l'exemple d'un biais de préjugé qui est courant dans le recrutement. Si un candidat n'a pas de diplôme (ex. un secondaire 5), nous pouvons juger qu'il n'a pas les compétences nécessaires pour un poste. Or, le candidat peut très bien les avoir, et inversement, le diplôme ne garantit pas qu'il les aura. Notre biais "diplôme = compétences" peut entraîner la décision automatique "sans diplôme = rejet de la candidature" ce qui nous sauve du temps, mais nous prive sûrement de plusieurs candidats de qualité.


Cerveau à deux vitesses...

Pourquoi a-t-on des biais? Pour économiser de l'énergie... Le cerveau a deux types de fonctionnements, le premier est le mode par défaut, durant lequel nous pensons et réagissons rapidement, et nous utilisons des "raccourcis" pour être efficace et économiser de l'énergie. Le défaut de ce mode est que ces raccourcis génèrent très souvent des biais cognitifs.

Le 2e fonctionnement est le mode délibéré, lorsque le cerveau utilise une pensée plus lente, analytique. Ce mode étant énergivore, nous avons tendance à ne pas l'utiliser trop souvent et pas quand nous sommes pressés, stressés ou fatigués.

Mme el Mouderrib recommande de choisir ce mode lorsque nous sommes en forme. Le grand avantage de ce mode est qu'il génère beaucoup moins de biais cognitifs et donc de meilleures décisions. C'est peut-être un peu moins facile et rapide, mais les décisions prises seront meilleures. On peut affirmer que c'est ce mode qu'on doit choisir avant de prendre des décisions pouvant avoir des conséquences importantes pour une entreprise, par exemple en recrutement...

Dans le prochain biais, pardon billet 😉 nous verrons 15 moyens de réduire l'influence des biais et prendre de meilleures décisions, individuellement ou en groupe...

Pour aller plus loin
Texte très complet avec nombreuses références, par Jean-Baptise Audrerie un collègue qui tient depuis longtemps un blogue québécois sur le recrutement :
12 biais cognitifs à déjouer pour recruteurs brillants


mardi 13 novembre 2018

Ressources in humaines ou recruteurs vaches ? - par RH brutes

Un peu d'humour RH aujourd'hui.*

J’ai eu une discussion intéressante avec un candidat sur les recruteurs incompétents ou innocents, je sais pas trop. Le candidat est un gars intelligent, qui paraît bien et qui a une belle feuille de route. On s’est parlé parce que j’ai un blogue, pas parce que je cherchais quelqu’un, sinon je l’aurais probablement embauché.

Il me demandait pourquoi ceux qu’on appelle les ressources humaines sont parfois les êtres les plus inhumains qu’il rencontre... Il était poli, sinon il aurait peut-être utilisé un autre mot comme vache… J'ai commencé par une blague : à force de passer trop de candidats en entrevue, peut-être qu'il faut faire attention de ne pas les voir comme du bétail?

Sérieusement, la plupart des candidats sont déjà tombés au moins une fois sur un de ces recruteurs pas trop empathiques. Et le reproche que j'entends le plus souvent des candidats c'est :
après une entrevue prometteuse, pas moyen d'avoir la moindre nouvelle du recruteur, même pas un petit courriel préformaté.
J’avoue que j’ai une relation amour-haine avec ces recruteurs. D’un côté, ils nuisent à notre profession et indirectement au recrutement en général : un candidat stressé par les mauvaises expériences en entrevue performe moins bien ensuite, quand il ne décide pas de rester chez lui. De l’autre côté, ça me laisse plein de candidats de qualité, très heureux de venir travailler chez nous après avoir passé une entrevue « humaine »…

* RH brutes est mon alter ego plus sombre,  le ton est plus mordant ou moins sérieux que dans mes billets habituels. Pour plus d'information, voir ce billet explicatif 

mercredi 7 novembre 2018

Neurosciences et rétroaction --- Série Congrès RH 2

Voici les meilleurs moments du congrès RH 2018 - 2e partie.

Plusieurs des conférences du congrès ont abordé de près ou de loin le thème des neurosciences, et je vais commencer mon résumé par cette question :

C'est quoi les neurosciences?

Ce sont les études scientifiques du système nerveux (Wikipédia). Grâce à l'invention de l'IRM (imagerie par résonance magnétique), on a maintenant la chance de voir le fonctionnement du cerveau vivant, ce qui s'y passe lorsque quelqu'un pense, rit, calcule, ressent de la peur ou de la joie, etc. Cette avancée incroyable nous permet presque de voir les pensées, et la plupart des émotions!

Depuis quelques années, cette science a fait son entrée dans la gestion. Et les scientifiques nous confirment ce qu'on sait déjà : la gestion n'est pas facile avec des humains!


Le cerveau et le changement

La conférence d'ouverture était donnée par David Rock, Director of the NeuroLeadership Institute.

M. Rock commence par ce qui semble une évidence : le cerveau "pense" ce qui est "facile à penser". Autrement dit, le cerveau doit faire des efforts pour sortir du train habituel de pensées courantes et faciles, et que pour en sortir, il faut trouver les motivations qui pourront convaincre le cerveau d'investir l'énergie demandée.

M. Rock explique que si notre conscience était une boîte de 50 cm de large, notre inconscient représenterait... la Voie lactée ?!

Le problème est qu'il est à peu près impossible de mener un changement important sans que l'inconscient vienne s'en mêler. Il faut donc tenir compte de l'inconscient dans le changement, même s'il n'est pas facile à comprendre.


Pour réussir un changement
  1. Faire un seul changement à la fois (que ça soit une habitude ou un grand changement).
  2. Il faut que ça soit "facile" pour le cerveau de pencher vers le changement. Les gains doivent être visiblement plus élevés que les coûts, pour tous ceux qui y participent.

Attention au feedback!

L'entreprise Microsoft a demandé au NeuroLeadership Institute de les aider à renouveler la rétroaction (feedback) dans leur organisation. En étudiant la réaction des gens avec les neurosciences, ils ont découvert qu'un des plus grands stress vécus par les employés était d'être évalué, par exemple lors d'une évaluation de rendement, d'une entrevue d'embauche ou d'un test et bien sûr, d'une rencontre de rétroaction.

Or, ce stress empêche le cerveau d'absorber les informations transmises durant la rencontre. Il peut être tellement élevé que certains employés feront beaucoup de détours pour éviter d'en recevoir, quitte à limiter leur participation ou leur avancement. Que faire? Première réponse, "don't give feedback!" (Ne donnez pas de rétroaction). Puis, en testant différentes formules, ils en sont arrivés à la seule qui donne des résultats positifs...

Ceci veut dire d'indiquer aux employés qu'ils sont invités à choisir la rétroaction sous la forme et au moment qu'ils veulent. En laissant l'initiative à l'employé, le stress est énormément réduit et l'employé apprécie beaucoup plus sa rencontre, tout en intégrant bien mieux les informations reçues.


1 mauvaise décision par semaine, bon ou mauvais ?

Finalement, j'ai retenu deux découvertes des études faites en neurosciences qu'il nous explique. La première : en moyenne, un gestionnaire prend 1 mauvaise décision par semaine. Ce qui n'est pas si mal en fonction du nombre de décisions qu'il prend.


Dénoncer ou pas ?

Et la seconde : nous sommes tous témoins un jour ou l'autre de situations inacceptables au travail (harcèlement, violence psychologique, etc.) Combien de gens réagiront et dénonceront la situation ? En moyenne, nous dénonçons 1 fois pour 100 situations dont nous sommes témoins. C'est bien peu...


Pour aller plus loin 
Neurosciences : Mieux connaître le fonctionnement du cerveau
L'art du feedback, revu et corrigé par Microsoft

La suite le 21 novembre...