mardi 28 mars 2017

Les 3 erreurs RH d'une tempête de neige - no 2

Dans le billet précédent, j'ai dit avec un peu d'humour noir si tout le monde a mal réagi à la tempête de neige du 14 mars, c'est probablement en partie à cause de la gestion des ressources humaines.
Voici trois erreurs RH et comment les éviter...

Erreur no 1 : centraliser les décisions
Grand problème : les décideurs misent plus de la capacité des employés à suivre des directives que sur leur intelligence. C'est un peu comme utiliser un marteau pour ouvrir une pinte de lait. On obtient du lait, mais quel gaspillage et bonjour les dégâts !

Solution : centraliser le moins possible, seulement après mûre réflexion, et centraliser une partie des ressources, pas les décisions. Le rôle des décideurs est de donner les orientations globales, puis de vérifier les résultats et corriger au besoin le tir, pas de limiter les décisions sur le plancher. Assurer une communication fluide de la base vers la direction et une présence continue en mode écoute, par exemple par une réunion hebdomadaire des décideurs avec des employés de "plancher".

Erreur no 2 : couper les ressources sans réduire les responsabilités
Faire plus avec moins, ce qui revient souvent à en attendre plus des employés sans nécessairement l'exprimer clairement et surtout, sans réduire leurs responsabilités. C'est d'ailleurs la recette du burn-out.
Le problème, c'est que ça ne fonctionne qu'une fois ou à court terme et ça coûte très cher à long terme. On peut couper une fois ou parfois deux, et faire certains gains d'efficacité. Ensuite, les employés sous pression finissent par démissionner ou tomber en congé de maladie, éliminant le gain déjà réalisé, démotivant ceux qui restent, etc.

Solution : adopter une perspective à long terme et adapter les ressources en fonction des tâches demandées. On peut demander un surplus de temps à autre, si ça devient permanent on doit réviser les demandes vs les ressources disponibles. Suivre le taux de roulement et la mobilisation des employés : si on leur en demande trop, ça se répercute assez vite sur l'ambiance de travail et la fidélisation.

Erreur no 3 : couper plus dans la base qu'ailleurs
C'est fréquent dans les grandes organisations, on l'a vu dans la fonction publique québécoise, où le ratio cadres/employé a augmenté durant la période d'austérité. Ça décourage les employés et ça mine la crédibilité des cadres et décideurs. Ça amène du ressentiment et ça affecte directement la qualité du travail. Et au total, beaucoup de ces "rationalisations" à sens uniques finissent par coûter plus cher que prévu.

Solution : identifier les effets des restrictions budgétaires et écouter les employés au moment de faire ces choix. Les restrictions et coupures devraient toucher proportionnellement tous les types de postes, ce qui oblige les décideurs à être à la fois plus équitables, plus créatifs et plus attentifs aux effets de ces coupures, vu qu'ils seront concernés directement. 

mardi 21 mars 2017

Tempête de neige : c'est la faute des RH ! - RH brutes

Un peu d'humour "RH brutes" ...*

Aujourd'hui je fais un peu d'humour noir. Ce qui est arrivé à tout ce monde n'est vraiment pas drôle, en même temps l'humour permet de mieux traiter de ce cafouillage incroyable.

Mardi dernier, toute une tempête de neige nous est tombée dessus et on n'a pas fini d'entendre les gens crier et les décideurs se justifier...

Bon, en partant, on n'est pas vraiment habitués à la neige au Québec, c'est normal que ça soit difficile, non ? #ironie...

Mais quel est le lien avec les ressources humaines ? Facile : si tout le monde a mal réagi - ou plutôt n'a pas agi pantoute... - c'est probablement en partie à cause des gestionnaires ! Démonstration en 7 étapes.
  1. Depuis septembre 2001, la peur a pris le contrôle des neurones de beaucoup de monde. À cause de cette peur, on a mis de la sécurité en place partout, passionnément et sans grande réflexion.
  2. Au nom de cette sécurité et en profitant de la peur des gens pour faire avancer ces changements, on a centralisé, centralisé, et encore centralisé. 
  3. Ensuite, austérité oblige, on a coupé, découpé, recoupé et coupé encore. Remarquez qu'on a surtout coupé sur le plancher et les services à la population. Bizarrement, les cadres et les proches du ministère ont été peu touchés, mais bon, ce n'est pas l'objet de l'éditorial ici... 
  4. Les hyper contrôlés de la fonction publique, ils font quoi ? RIEN. Ceux qui restent deviennent plus ou moins des robots pour survivre dans ce milieu étouffant. Pas d'initiatives, interdites par la centralisation et rendues impossibles par l'austérité.
  5. Les hyper contrôlants, ministres et cadres "imputables", ils font quoi ? RIEN. Ils refusent toute initiative, incluant à eux-mêmes, et prennent leurs décisions et non décisions en comité, de peur d'être imputables de toutes ces décisions prises et non prises. Pas de comité la nuit d'une tempête ? Pas de décision...
  6. En résumé, à force d'avoir peur, de centraliser et de couper, on obtient quoi ? Du monde qui a peur, hyper contrôlé par un pouvoir central qui a peur, et des ressources terrain découpées par l'austérité depuis trois ans...
  7. Mélangez tout ça avec plein de tatas "y a rien là conduire dans une tempête", avec des ministres qui dorment trop bien la nuit et des camionneurs qui s'hostinent avec des remorqueurs : belle recette pour une belle catastrophe...
On peut s'estimer vraiment chanceux que ça ait été une tempête de neige plutôt qu'une tornade au centre-ville ou une invasion d'extra-terrestres. Là on aurait vraiment été dans le trouble...


* RH brutes est mon alter ego plus sombre, le ton est plus mordant ou moins sérieux que dans mes billets habituels. Pour plus d'information, voir ce billet explicatif 

mardi 14 mars 2017

Sept S pour réduire le stress

Dans le billet précédent, nous avons vu comment notre cerveau réagissait au stress et un résumé de plusieurs découvertes scientifiques. Après avoir vu un peu sur les causes, voici maintenant des solutions mentionnées par le conférencier Amir Georges Sabongui.

Visualiser pour déstresser...
On sait déjà qu'on peut réduire le stress par de la visualisation positive, du soleil et un meilleur sommeil. Par exemple, le manque de sommeil a le même impact sur la cognition que 0.08 d'alcool dans le sang... et nuit un peu ou beaucoup à la qualité du sommeil. Toutefois, d'autres moyens existent, et voici les 7 S pour s'en souvenir :

Sept S pour réduire le stress
  1. Sourire : même en faisant semblant, il augmente la sérotonine, hormone source de bien-être
  2. Sport : au moins 7 minutes de façon intensive
  3. Social : l'isolement social est pire que la cigarette, l'alcool et l'obésité pour la santé...
  4. Sexe : que dire de plus... 
  5. Steak : la viande rouge génère un précurseur de la sérotonine
  6. Sable : jouer dans la terre - ou en manger (sic) parce que les bactéries qu'elle contient activent elles aussi la sérotonine
  7. Spiritualité : prière, méditation, contemplation et compassion génèrent aussi beaucoup de sérotonine
Les personnalités qui réagissent mieux au stress
Dr Sabongui présente les types de personnalité qui tiennent mieux la pression ou sont moins affectés par le stress. Ce sont les gens qui...
  • sont conciliants
  • recherchent la responsabilité
  • ont le sens du contrôle interne
  • sont optimistes plutôt que réalistes
  • ont un travail ou un autre élément dans leur vie qui a du sens, dans lequel ils se sentent utiles
Cultiver ces traits de caractère serait donc un gage de résilience et d'endurance un stress. 

Dans un prochain billet nous verrons aussi quatre moyens de "recharger les batteries" qui sont également des façons de réduire le stress au quotidien.

Pour aller plus loin

mardi 7 mars 2017

Cerveaux et stress au travail

Je suis tombée sur mes notes d'une conférence d'Amir Georges Sabongui que j'ai vue en 2015. Il était tellement intéressant que je vous en fais un résumé deux ans plus tard...

Pourquoi anticiper nous stresse autant ?
Le cerveau traite les images, réelles ou imaginaires, de la même façon et au même endroit dans notre cerveau. Ensuite le corps ne fait pas vraiment de différence entre le réel et l'imaginaire, entre la réalité et ce qui aurait pu arriver.

Réactions au stress
Quand on "scan" un cerveau sous l'effet du stress on voit que la réflexion disparaît en quelques secondes, 90% du cerveau ne sert plus et le champ visuel rétrécit, dans le temps et l'espace.
Il reste une zone grande comme une amande qui prend le contrôle, qui équivaut à un enfant de 2 ans prêt à fuir ou à se battre.

Le stress de longue durée entraîne la création de cortisol qui demeure dans notre système plusieurs semaines. Les femmes exposées au cortisol de façon prolongée ont 4 fois plus de risques de développer des problèmes cardiaques que les autres, et 10 fois plus pour les hommes.

Différences hommes/femmes
Une chercheuse a remis en question les réactions traditionnelles au stress soit, "fuir ou combattre". Ce serait surtout masculin (ces études ont été faites majoritairement avec des hommes) et seulement chez certains hommes ou certaines situations. En fait, les autres réactions, qui seraient plus fréquentes chez la plupart des femmes et beaucoup d'hommes, seraient de se regrouper et protéger les proches.

On a également observé que, devant un problème à résoudre, le cerveau masculin réfléchit à l'action à accomplir tandis que le féminin évalue les conséquences.

Parenthèse : pourquoi les femmes parlent plus que les hommes ?
Il a commencé par nous parler du cerveau : 3 livres de gras et d'eau, ou l'information circule à 400 km/h. Les découvertes récentes montrent que les femmes ont deux zones de langage dans le cerveau tandis que les hommes n'en ont qu'une. Et les femmes parlent vraiment plus que les hommes : elles utilisent 7000 mots par jour en moyenne, contre 2000 pour les hommes.

Santé mentale
Un des problèmes de santé mentale, c'est qu'on est souvent le dernier à s'en rendre compte. Sa conclusion ?
Quand une lumière s'allume sur un tableau de bord (symptôme), on a tendance à vouloir faire disparaître la lumière (pilule) au lieu d'ouvrir le capot...
Dans le prochain texte, nous verrons comment réduire le stress au travail et dans la vie.

Pour aller plus loin
Centre d'étude sur le stress humain