mardi 25 octobre 2016

Les syndicats et les générations Y

Un peu d'humour "RH brutes" ...*

On prédit parfois la mort des syndicats avec le peu d’intérêt des jeunes envers eux, le faible taux de chômage, l'arrivée des Libéraux au pouvoir, etc. Peut-être qu’ils vont plutôt évoluer d’une drôle de façon.
Changement en vue dans les usines ?

Durant un colloque, un de mes voisins de table racontait qu’il a vu récemment une usine où les jeunes se sont peu à peu impliqués dans le syndicat. Lorsque ils sont devenus majoritaires, ils ont décrété tout un changement : fini l’ancienneté, seul le rendement allait compter ! Quel choc pour les « vieux » de l’usine !!

J’ai fait remarquer que je pouvais comprendre les jeunes tannés de voir les vieux se « pogner le beigne » et avoir tous les avantages. Mais mon voisin m’a fait réfléchir : « Bien sûr, mais ces jeunes, qu’est-ce que tu penses qu’ils vont faire, dans 20 ans, quand ils seront fatigués de performer ? Ils vont revenir à l’ancienneté tu vas voir… »

Et si on apprenait à travailler ensemble à la place ?

* RH brutes est mon alter ego plus sombre, le ton est plus mordant ou moins sérieux que dans mes billets habituels. Pour plus d'information, voir ce billet explicatif 

mardi 18 octobre 2016

Photos de profil : 12 erreurs à éviter !

Je m'adresse ici autant aux candidats qu'aux recruteurs. Si vous êtes de plus en plus nombreux à "googler" le nom de celui ou celle que vous allez rencontrer en entrevue, votre interlocuteur aussi. Votre photo de profil peut faire une différence : entre recevoir l'appel d'un recruteur, ou non, ou obtenir l'accord d'un candidat en demande, ou pas...

L'importance de la photo de profil
Instinctivement, tout le monde cherche la photo avant de regarder toute autre chose. Des études montrent que les profils avec photo inspirent plus confiance, et Linkedin a calculé qu'ils généraient 14 fois plus de visites que ceux sans photo...

Erreurs de base
On m'a parlé d'un candidat en finances - oui, il avait bien appliqué sur un poste dans une banque - qui avait mis une photo de lui... dans son bain tourbillon! Sans avoir vu de cas aussi extrême voici sept erreurs à éviter et la réflexion qu'un recruteur pourrait avoir face à ces photos :
  1. en habit de jogging - oui c'est bien, un sportif, mais à ce point ?
  2. découpée et on voit quelque chose qui dépasse - son ex ?
  3. en vacances, salie ou avec la date imprimée - pas très sérieux...
  4. tellement floue ou sombre qu'on est pas sûr c'est qui - un espion ? Un vampire ?
  5. avec d'autres personnes - on joue à Où est Waldo ?
  6. en robe/habit de bal - ça fait pas longtemps qu'il/elle a fini l'école
  7. photo d'un animal, d'un logo, d'un enfant ou d'un personnage de BD - il se cache ? Si c'est sur Linkedin : il se croit sur Facebook ? 
Pour faire mieux
Si ces éléments constituent un minimum pour être pris au sérieux professionnellement, révisez également ces autres points un peu plus subtils :
  1. photo avec un ombrage en arrière
  2. contexte ou habillement non professionnel (pour Linkedin)
  3. photos avec des émotions visibles ou au contraire trop neutres, elles créent un malaise
  4. évitez de présenter le profil gauche : selon des études le droit inspirerait plus la confiance
  5. surveillez tout ce qui cache ou nuit à la force de votre regard : ombrage, lunettes, reflet, gêne face à la caméra, etc.
Le mieux est de demander l'avis à quelques personnes et d'investir dans une photo professionnelle. Celle-ci vous servira de nombreuses années !


mardi 11 octobre 2016

Prévenir les tricheries en entreprise - 2e partie

Ce billet fait partie d'une série sur la question des tricheurs et menteurs en entreprise - cliquer ici pour voir la série complète.

Points de contrôle aléatoires
Tricher, moi ?

Pour réduire les occasions des tricheurs un peu plus actifs, on met en place des "points de contrôle".

Il y a déjà des moments ou endroits où on vérifie que le travail est fait correctement. Ces contrôles récurrents servent à repérer des erreurs et montrer qu'il y a un certain contrôle, ce qui réduit la tentation de tricher.

On veut qu'ils laissent peu de place aux tricheurs, entre autres avec la séparation des tâches : au moins une partie des contrôles sera effectuée par une personne différente de celle qui fait le travail.

Des enquêteurs ont observé qu'un fraudeur extrême ira jusqu'à ne prendre aucun congé ou vacances pour éviter que quelqu'un d'extérieur découvre quelque chose durant son absence. Sans aller jusque là, les "tricheurs ordinaires" développent des stratégies afin de passer au travers des contrôles prévisibles.  On s'assure donc de faire au moins quelques contrôles de façon aléatoire. L'armoire mise dans un lieu passant joue ce rôle, parce qu'on ne sait jamais quand quelqu'un va passer.

On doit donner du temps au superviseur de premier niveau pour effectuer correctement les contrôles, prévus ou aléatoires, et peut-être lui donner un peu de formation ou de sensibilisation à ce qu'il doit surveiller.

Faire confiance !
L'objectif crucial est toutefois de conserver la confiance des employés. Ceci doit rester en vue tout au long de toute démarche visant à réduire la triche. Le contrôle est contre-productif s'il démotive les employés. De plus, s'il devient trop intense, il donne l'impression que tout le monde le fait ! La réaction peut alors être "tant qu'à subir la méfiance et le contrôle autant en profiter et faire comme les autres"...

Ce qui est bien, c'est qu'au départ, les personnes honnêtes s'attendent à ce qu'il y ait une certaine vérification pour sentir que l'honnêteté est valorisée et que les tricheurs seront pris. De l'autre côté, la confiance, le tact et une attitude positive sont essentiels pour éviter que les employés honnêtes se sentent surveillés ou trop contrôlés. Trop de contrôle tue l'initiative et la motivation. Ultimement, traitez des gens honnêtes comme des voleurs et ils pourraient le devenir...

Dans un billet le mois prochain nous verrons des stratégies à long terme pour éviter d'embaucher ou de favoriser les tricheurs - cliquer ici pour voir la série complète sur le thème.

Pour aller plus loin
Journal les Affaires : Comment enrayer la tricherie au sein d'une équipe?
Capital.fr : Notes de frais, comment repérer les tricheurs?

mardi 4 octobre 2016

Prévenir les tricheries en entreprise - 1re partie

Ce billet fait partie d'une série sur la question des tricheurs et menteurs en entreprise - cliquer ici pour voir la série complète. Ici nous allons proposer quelques éléments pour prévenir autant que possible les risques.

Avant de commencer...
D'abord, il faut régler tout cas de "tricheur connu" déjà actif dans l'entreprise. Qui prendrait au sérieux la prévention sinon ?

Tous des... gens honnêtes ?
Ensuite, on fait l'auto-évaluation de son organisation honnêtement... En dehors des petits détours et mensonges socialement acceptables, les gens sont en général plutôt honnêtes. Dans la population, seulement 1 à 3% des gens seraient de fraudeurs ou voleurs "naturels". Les autres le sont quand les circonstances favorisent les comportements malhonnêtes. À partir de 5 à 10% "de cas problèmes", il est clair que l'environnement joue un rôle. Dans le cas d'une entreprise, ce peut être que les pratiques d'embauche sont à revoir, ou signe qu'un département ou un gestionnaire encourage de mauvaises pratiques, consciemment ou non. Passé 15-20%, ça devient la responsabilité du milieu de travail et de la haute direction. Quelque chose, quelque part, favorise - au moins en partie - ceux qui mentent ou brisent les règles.

À court terme, ou le chemin le plus facile
Pour les milieux normaux, on doit commencer par se demander : comment facilite-t-on la vie de gens honnêtes et rend-on difficile le chemin de ceux qui ne le sont pas ? À l'usage, on a tous tendance à suivre le chemin le plus facile. Une armoire bien remplie d'outils dispendieux est située dans un coin tranquille ? Un gestionnaire ne questionne jamais les excuses d'absence du vendredi ? Soyez proactif et transparent afin de réduire la tentation tout en démontrant votre confiance envers vos employés. Exemples : déplacez ou barrez l'armoire, attendez les employés affligés d'une grippe du vendredi avec votre boîte de mouchoir dès le lundi matin et revenez sur la situation avec un sourire.

Pour une première intervention, partez avec l'idée (même si ce n'était pas vrai) que ces gens l'ont fait par "distraction" ou facilité, et suivre un peu plus l'action corrigera la grande majorité des déviances. Soyez moins conciliant à partir de la deuxième offense... Et inflexible à compter de la troisième : le message n'a pas passé. La sévérité dans ce cas favorise également un climat de confiance des gens plus honnêtes, renforçant le sentiment d'équité et qu'il est "payant" d'être honnête.

Favoriser l'honnêteté
Réduisez aussi les contrôles favorisant inutilement le mensonge. Vous offrez seulement des congés de maladie et les gens "inventent" des maladies pour prendre congé ? Transformez-les en congés personnels et incitez les gens à vous aviser quand ils les prendront afin de réduire la tentation de mentir et, en prime, mieux planifier les absences.

Finalement, identifiez quelques comportements honnêtes courants et voyez comment ils sont perçus : entre autres, comment un employé signalant une erreur est-il reçu ? Par des reproches, de l'ennui ou par des félicitations ?

La suite la semaine prochaine...

Pour voir toute la série des billets sur les tricheurs, cliquez ici.