mardi 3 mai 2016

Le salaire minimum a augmenté au 1er mai 2016

Beaucoup d'étudiants seront touchés par cette hausse
Le taux du salaire minimum est passé de 10,55 $ l’heure à 10,75$ le 1er mai dernier. Le taux des employés à pourboire, de son côté, monte de 9,05 $ l’heure à 9.20 $.

Rappelons que ce taux est vraiment un minimum. Par exemple, si le salarié reçoit de son employeur des avantages ayant une valeur pécuniaire, comme l'usage d'une automobile ou d'un logement, cela ne doit pas ramener son salaire à moins que le taux minimum.

Second exemple : lorsqu'un salarié "payé à la semaine" travaille beaucoup d'heures et qu'il peut démontrer que le salaire hebdomadaire ne lui donne pas le salaire minimum, il pourrait se plaindre à la CNESST (organisme remplaçant la Commission des normes du travail depuis 2016).

Pour plus d'information, la CNESST donne de nombreux exemples de l'application de la Loi du salaire minimum sur son site.

Tendance mondiale
Une tendance mondiale se dessine, surtout depuis la crise financière de 2008, d'augmenter de façon importante le salaire minimum. Ainsi des économistes aimeraient le voir atteindre les alentours de 15$ de l'heure et des pays qui n'en avaient aucun jusqu'à présent, comme l'Allemagne, ont décidé d'en mettre un en vigueur dans les dernières années.

Quelques articles récents pour aller plus loin :
Pauvres travailleurs au salaire minimum
Pour un salaire minimum à 15,10 $/heure
Le Québec aura son salaire minimum à 15 $ l'heure en 2021 ou en 2037?


jeudi 28 avril 2016

12 trucs surprenants pour être très productif - no 2

Voici la suite des 12 trucs pour être plus productif * - cliquer ici pour voir la première partie.

7- Regardez des photos de bébés animaux 
Des participants à une étude japonaise ont vu leurs performances augmenter de 44% pour des tâches exigeant de la concentration. Comment ? Simplement après avoir regardé des images de bébés animaux ! L’étude conclut que regarder des objets « mignons » éveille des émotions qui stimulent la capacité à se concentrer.
Ces images auraient un effet encore plus bénéfique que la vue d’animaux adultes ou de plats appétissants. Besoin de concentration ?  Cliquez ici !

8- Dégagez votre espace de travail 
Pour la majorité, désordre et concentration ne vont pas ensemble. Dans un sondage, 77% des gens estimaient que le désordre nuisait gravement à leur productivité, et plus de 50%, que leur leur motivation s’en trouvait affectée. En même temps on connaît tous quelqu’un pour qui un certain chaos a l’effet opposé, et certaines études montrent un lien entre capacité à se concentrer et environnement désordonné.
Vos piles de papiers vous gardent créatif ? Ou elles vous rendent au contraire inefficace ? À vous de suivre votre tendance naturelle. Et avec le bureau sans papier, ce choix sera-t-il bientôt chose du passé ?

9- Écoutez de la musique 
Bien qu’on ait pas démontré de lien direct entre l’écoute musicale et la productivité au travail, la musique stimule la production de dopamine par le cerveau, ce qui rend heureux. Une recherche de l’université de Windsor, en Ontario, a découvert ceci ; parce que leur état d’esprit était détendu, le groupe des travailleurs qui avaient écouté de la musique ont conçu des projets informatiques plus intéressants, plus rapidement.
Le stress réduit, entre autres, notre capacité à laisser venir la meilleure solution, à envisager de nouvelles options.

10- Allez au café du coin 
À un niveau modéré de 70 décibels, ce type de fond sonore accroîtrait directement la performance lors de l’exécution de tâches qui demandent de la créativité, selon un article publié dans le Journal of Consumer Research. À défaut de vous imprégner de l’ambiance sonore du café le plus près de votre lieu de travail, vous pouvez aussi télécharger des bruits ambiants comme si vous y étiez…

11- De l’exercice… même au bureau
Ce n’est un secret pour personne : faire de l’exercice régulièrement vous rend heureux, productif et en santé. Et rester actif pendant les heures normales de bureau accroît aussi votre productivité même si vous passez alors, techniquement, moins de temps à travailler.
Stationner un peu plus loin que d’habitude, prendre les escaliers plutôt que l’ascenseur, allonger son trajet durant ses déplacements à pied, réserver des midis pour s’entraîner, ou encore, simplement répondre au téléphone debout ou contracter ses abdominaux à certains moments de la journée… une foule de petits gestes pour vous garder alerte en tout temps !

12- Prenez vos vacances
Saviez-vous que selon 90% des dirigeants d’entreprise, leurs employés reviennent revigorés de leurs vacances et sont plus efficaces ? Passer du temps en famille ou avec ses amis, loin du bureau, crée aussi des souvenirs qui apaisent et diminuent les risques de dépression, de prise de poids, d’hypertension, sans compter le burnout… Travailler de longs mois sans prendre une pause significative peut nous faire glisser dans un état de stress chronique, d’épuisement et de sentiment d’inaccomplissement au travail. Prenons le temps qui nous est donné pour recharger nos batteries – du temps précieux !

* Ces trucs sont tirés de "12 Unexpected Productivity Hacks That Actually Work" de Lindsay Kolowich.

mercredi 20 avril 2016

Six in-différences entre RH et politique ?

Un peu d'humour "RH brutes" aujourd'hui *

La cote de popularité des politiciens est toujours à peu près dans les derniers, à côté des vendeurs d'auto usagées, qui n'ont pourtant pas été élus, eux. Étonnant d'ailleurs de crier autant après ceux qu'on élit mais bon, on est pas à une contradiction près.

Des amis et moi on se disait que cette cote semble encore plus basse ces dernières années, des fois avec de bonnes raisons d'en vouloir à tel maire menteur ou tel ministre coupeur de têtes.

Comme on est en RH, on on a fait six parallèles entre les ressources humaines et la politique :

Intérêt
La politique est un des sujets qui peut susciter autant d’intérêt ou de dégoût qu’un documentaire sur les acariens, ou au contraire déclencher des débats passionnés. Les RH également.

Art de dire non
La politique est l’art de dire non sans que ça paraisse. Les RH ont souvent à faire ça aussi.

Le beurre et l'argent du beurre
Les politiciens ont souvent l’impression que leurs électeurs veulent la lune tout en hurlant si on leur demande d'en faire/payer un peu plus en échange. Les RH également.

Hypocrisie
En politique, beaucoup font semblant d’être gentils avec vous pour avoir un chèque. En RH aussi.

Perceptions
En politique, les gens pensent que c’est facile et que vous faites la « grosse piasse » entre deux cocktails bien amusants. À part les cocktails, les gens pensent ça des RH.

Implication
Finalement, en politique comme en RH, il y en a beaucoup pour chiâler, mais peu qui s’impliquent.

* RH brutes est mon alter ego plus sombre,  le ton est plus mordant ou moins sérieux que dans mes billets habituels. Pour plus d'information, voir ce billet explicatif 

mardi 12 avril 2016

12 trucs surprenants pour être très productif - no 1

J'ai lu récemment un article très intéressant sur "12 Unexpected Productivity Hacks That Actually Work" de Lindsay Kolowich.

Ces "trucs" expliquent l'importance de prendre des pauses, de dormir et de bien manger et pourquoi cela aide à être plus productif au total.

Ils aident aussi à comprendre la perspective des générations plus jeunes qui n'ont pas l'intention de faire comme leurs parents... Un d'entre eux l'avait bien résumé ainsi : "Être débordé comme mode de vie ? Non merci !"

J'ai traduit puis résumé les principaux points. Voici en première partie les numéros 1 à 6 :

1- Travaillez moins !
Surprenant, mais plusieurs études démontrent que la productivité augmente lorsqu'on réduit le nombre d'heures, spécialement lorsqu'on dépasse 50 heures de travail par semaine. Ceci jusqu'au point où ceux qui travaillent plus de 8 heures par jour ou plus de 70 heures par semaine ne produisent pas plus que ceux qui travaillent moins d'heures.

2- Déjeunez !
Les gens qui prennent le temps de déjeuner "récupèrent leur mise". Au lever, le cerveau est littéralement en manque de sucre, son principal carburant. Comme le sucre seul possède peu d'avantages, prendre un café sucré règle peut-être le problème à court terme mais vous assure une journée en montagnes russes jusqu'au coup de barre de 5 heures.
Testez le déjeuner santé durant quelques semaines et voyez les effets sur votre travail. Si vous êtes du genre incapable d'avaler quoi que ce soit au lever, planifiez une collation ou un smoothie protéinés que vous prendrez le plus tôt possible dans la journée. Des aliments spécifiques sont également suggérés dans l'article.

3- Dormez plus !
Plusieurs études montrent les effets importants du manque de sommeil sur la productivité et la concentration. Les besoins en sommeil varient d'une personne à l'autre mais seulement 1% à 3% de la population peut bien fonctionner sous la barre des 7 heures par nuit. Les autres finissent peut-être par s'en accommoder par habitude mais accumulent certains problèmes de santé tout en demeurant moins productifs que s'ils avaient dormi une heure ou deux de plus.

4- Arrêtez d'être perfectionniste ! 
Ça fait partie de la personnalité de plusieurs, mais ça peut nuire beaucoup à notre productivité. L'article suggère de d'évaluer le moment où on sort de l'efficacité pour tomber dans le perfectionnisme, entre autres avec des indicateurs comme : le résultat obtenu répond-il à l'objectif de départ ? Le niveau est-il équivalent ou supérieur à celui des travaux effectués dans le passé ?

5- Par pitié, prenez votre heure de lunch !
Ce ne serait pas tant le fait de manger que de prendre une pause et sortir prendre l'air. Plus besoin de rappeler que rester assis, à l'intérieur, sans pauses, est mauvais pour la concentration, la créativité, la productivité et la santé. Bref, une marche de 15 minutes vous permettra d'améliorer d'un coup votre plaisir autant que votre productivité au travail.

6- Faites la sieste zzz...
Une étude de la NASA a montré qu'une sieste d'environ 30 minutes pouvait augmenter la productivité jusqu'à 35% et l'attention jusqu'à 54%. Une demi-heure très payante quoi! S'il est impossible de dormir au travail, prenez au moins quelques minutes pour rêvasser (et on ne parle pas de consulter Facebook!) afin de reposer les fonctions productives ou attentives du cerveau, qui vous en remerciera en étant plus efficace par la suite.

mercredi 6 avril 2016

Sept étapes pour recruter sur Facebook

Nous avions vu dans un premier texte pourquoi Facebook est devenu important dans le recrutement. Voici les étapes pour démarrer sa page d'employeur.

1- Pensez-y avant de commencer 
Avez-vous les ressources pour y publier du contenu pertinent au moins deux fois par mois ? Est-ce que vos candidats s'y trouvent au moins un peu ? Est-ce un bon moment ? On ne démarre pas une page Facebook lors d'un conflit de travail ou après une vague de mises à pied...

2- Créez votre page
Descriptif, mission, photos ou vidéos, vous devez inclure quelques informations intéressantes pour commencer. Consultez le web, préparez vos fichiers puis créez votre page. Il y a beaucoup de sites pour vous y aider sur le web, entre autres l'aide de Facebook et d'autres pour vous guider dans les tailles d'image, etc. Prenez le temps de tester quelques formats et de demander des avis autour de vous.

4- Créez du contenu de base
Trouvez et publiez deux ou trois nouvelles et liens intéressants pour vous pratiquer. Si vous manquez d'inspiration, trouvez des mots clés en lien avec votre domaine avec votre équipe et recherchez ces mots-clés dans Google, puis dans les Images, les Actualités ou les Vidéos de Google. Notez les liens et idées qui viennent pour faciliter l'inspiration dans les mois suivants et cherchez des suggestions sur le web. Pensez également à des nouvelles de l'entreprise, des réalisations des employés, etc. Mettez-vous à la place des gens qui seront abonnés à votre page : qu'est-ce qui est susceptible de les toucher ?

4- Augmentez les abonnés
Demandez à vos amis Facebook de s'abonner, ajoutez le lien pour votre page Facebook à la fin de votre courriel, envoyez le lien et une suggestion d'abonnement à vos employés, collègues, etc. Si vous leur demandez leur avis sur votre nouvelle page Facebook, vous faites d'une pierre deux coups. Lorsque vous êtes sûrs de la qualité du contenu, faites ajouter le lien à votre page web d'entreprise, au moins à la section Emplois. Faites en la promotion auprès de vos clients, fournisseurs, etc.

6- Créez une routine
Instaurez un moment fixe, au moins chaque semaine, pour trouver du contenu et programmer des publications à venir. L'idéal est entre une publication par semaine et deux par jour, mais ça peut varier en fonction de votre type d'entreprise. L'important est de créer un rythme que vous êtes capable de tenir et de le briser légèrement de temps à autre. Suivez les interactions AU MOINS une fois par jour, quitte à programmer votre cellulaire pour vous avertir en temps réel si vous recevez un message, par exemple. Y réagir rapidement est une condition pour être pris au sérieux sur Facebook.

7- Publiez une offre d'emploi
Une fois votre page intéressante pour un éventuel chercheur d'emploi, vous pourrez ENFIN proposer une offre d'emploi en insérant une courte description et un lien vers votre offre d'emploi (sur votre site web régulier ou un site spécialisé comme Emploi-Québec par exemple). Diffusez-la en la partageant sur votre compte personnel et en invitant vos collègues et employés à la faire circuler sur leurs comptes personnels.
Les offres d'emploi ou autres publications "marketing" ne devraient pas dépasser 25% du contenu total.

Nous verrons ce qui rendra une offre d'emploi plus (ou moins) intéressante sur Facebook dans les prochaines semaines.

mardi 29 mars 2016

Facebook pour recruter oui ou non ?

Est-ce que Facebook est un bon endroit pour recruter ? Probablement pas... pour le moment. À moins d'être un employeur connu, sympathique ou oeuvrant dans un milieu générant un fort engagement (ex. caritatif, culturel, politique, environnemental, etc.) vous aurez peu de candidats avec ce médium.

Les côtés sombres de Facebook
Les gens ont encore de drôles de réactions sur Facebook. Quelqu'un peut regarder des tonnes de vidéos de chat démarrant par une pub de 30 secondes, puis se sentir vaguement insulté de se faire offrir un emploi, parce qu'il considère Facebook comme quelque chose de personnel. Ou il peut la trouver assez intéressante pour la faire parvenir à des dizaines de personnes. Qui peuvent la faire circuler également. Mais qui peuvent malgré tout générer peu ou pas de candidatures.

Alors pourquoi se donner la peine ?
Comme Facebook est devenu le média social le plus utilisé et qu'il est gratuit pour son usage de base, il est intéressant d'y développer sa marque employeur tout en apprenant comment y faire circuler ses offres d'emploi. Dans un avenir plus ou moins rapproché, il est probable qu'il devienne incontournable, surtout en période de rareté de candidats. Si on compte les chercheurs actifs et passifs, ça commence à faire pas mal de monde, dont la moitié va sur Facebook régulièrement !

D'ici là, le fait d'apprendre comment utiliser Facebook est très utile pour développer ses aptitudes dans le marketing d'une offre d'emploi et l'usage des médias sociaux pour atteindre les candidats. Des habiletés difficiles à maîtriser tant qu'on reste avec les moyens traditionnels de recrutement.

Le futur...
Facebook vient d'ajouter l'affichage des offres d'emploi sur les pages d'entreprise, démontrant son désir de développer cet aspect de son offre. Les gens s'habitueront peu à peu à y voir des offres d'emploi et leur intérêt augmentera d'autant. Et si Facebook connait le succès avec "Facebook at work" (un équivalent de Linkedin), ce sera encore plus important d'y être présent en tant qu'employeur.

Nous verrons dans un prochain billet les sept étapes pour publier une offre d'emploi sur votre page Facebook d'entreprise.

Pour aller plus loin
Facebook pour trouver un emploi
Plus dinformations sur Facebook at work
L'école des HEC parle des médias sociaux et recrutement

mercredi 23 mars 2016

Chercheur d'emploi cherchant n'importe quoi...

Chercheur d'emploi optimiste
J'ai jasé avec beaucoup de chercheurs d'emploi lors du dernier salon de l'emploi de Terrebonne et on y sentait un climat plus optimiste que par les années passées. Par contre quand je demande aux chercheurs "Quel genre d'emploi cherchez-vous ?" il y en a encore beaucoup trop qui répondent "N'importe quoi..."

J'avais traité ce sujet avec humour l'automne dernier, rappelant que lorsqu'on répond "N'importe quoi" - quelle que soit la question - c'est en plein ce qu'on risque d'obtenir...  Aujourd'hui voici quelques réflexions plus sérieuses sur le sujet.

Pour les chercheurs d'emploi
Vous cherchez un emploi ? Dites-vous que 90% des recruteurs préfèrent un candidat capable de dire ce qu'il cherche ou ce qu'il peut faire. Pire, un chercheur d'emploi indécis lui complique la tâche : personne ne peut occuper n'importe quel poste d'une entreprise. Face à un chercheur indécis, le recruteur aura à le clarifier en posant des questions comme "Dans quoi avez-vous déjà travaillé?" S'il n'a pas le temps ou l'énergie, il y a des chances qu'il se contente de passer au suivant...

Par contre, si vous lui répondez par un ou deux choix en fonction de votre expérience, vos forces ou vos goûts, vous avez plus de chances d'être considéré pour un poste correspondant.

Un chercheur d'emploi m'a déjà dit qu'il avait peur de se fermer des portes en étant trop précis. Il vaut quand même mieux indiquer quel genre de poste en général, quitte à ajouter que vous êtes polyvalent ou flexible.

Pour les recruteurs
Même si ça semble paradoxal, il y a quand même plusieurs postes pour lesquels la crainte de déplaire ou d'affirmer un choix peut être une qualité. Je pense aux postes demandant une grande patience avec les clients, de la diplomatie ou de la souplesse devant les demandes des autres, ou encore une équipe encadrée par un gestionnaire très affirmé. Ces postes pourraient profiter d'un candidat moins sûr de lui, surtout si les candidats précédents ne sont pas demeurés en poste longtemps.

Trop souvent ce qu'on considère comme une qualité ou un défaut chez un candidat est une question de contexte et on gagne à mettre de côté les étiquettes : c'est souvent en sortant des sentiers battus qu'on trouve les candidats les plus intéressants.

mardi 15 mars 2016

Attention, femmes au travail - éditorial

J'écris ceci quelques jours après la controverse sur le thème du féminisme. Voici quelques chiffres et opinions sur le thème des femmes au travail pour alimenter la réflexion.

Les femmes membres des CA
Parmi 20 pays sondés il y a quelques années, la Norvège arrivait en tête, alors que 35,5 % des membres des CA sont des femmes. Le Japon est en queue de peloton avec un maigre 3,1 % de femmes au sein de ses administrateurs. Le Canada figure au neuvième rang, à 20,8 %, dépassant ainsi les États-Unis et l'Australie qui ont tous deux 19,2 %.

Encore 21% des entreprises du FP500 canadien n'ont toujours aucune femme au sein de leur CA. Sachant que les entreprises comptant trois femmes ou plus dans leur CA ont en moyenne 12% de revenus de plus que les autres, en plus d'être inéquitable, c'est aussi une mauvaise stratégie d'affaires.

Les Quotas
En France, les cadres féminins sont passés de 16 à 37% de 1962 à 2005 grâce aux quotas. Si à peu près personne n'aime les quotas imposés, les effets qu'ils ont sont malgré tout souvent positifs, surtout à long terme en permettant d'instaurer des modèles que les autres peuvent suivre.

Des freins
Un des freins à l'augmentation des femmes en direction est le côté quantitatif plus important que le qualitatif. On compte les heures de travail, l'objectif financier, on compte moins la qualité des relations, de l'ambiance, la durabilité à long terme.

Plusieurs freins sont indirects. Il suffit parfois de changer l'heure de réunion. Les femmes, encore majoritaires à devoir aller chercher les enfants en fin de journée ou faire le souper pour la famille, seront moins stressées ou plus présentes si ces réunions ont lieu le matin au lieu du soir.
D'autres freins sont inconscients, comme dans cette étude du MIT où les hommes blancs ont été systématiquement favorisés ou comme l'explique cette sociologue dans son vidéo.

Préjugés dans les orchestres
Les préjugés sont encore forts mais sous-estimés. Harvard et beaucoup d'autres l'ont prouvé et les orchestres l'ont démontré d'une façon unique. Les orchestres embauchaient systématiquement moins de femmes que d'hommes. C'était considéré comme normal et la preuve que les hommes sont de meilleurs musiciens, jusqu'à ce que certains orchestres commencent à recruter de façon anonyme - les musiciens étant passés en audition derrière un rideau. Tout à coup, surprise, le taux de musiciennes a grimpé aux alentours de 50%.

Se distinguer
En prêtant attention à bien sélectionner les femmes pour les postes de haut niveau ou non conventionnels, on augmente les opportunités et la diversité. On gagne également former les employés à favoriser la progression des femmes, incluant les femmes pour elles-mêmes comme pour ceux et celles qui ont à les gérer.
Faire en sorte qu'il y ait plus de femmes à la direction ou dans les postes non conventionnels a de nombreux avantages :
  • diversifier le bassin de recrutement
  • augmenter la créativité et la productivité des équipes
  • réduire les risques liés à l'uniformité (des gens trop semblables peuvent s'absenter en même temps, auront les mêmes idées et s'adaptent moins bien au changement)
  • favoriser une image positive et attractive

70% des décisions d'achat !
Au-delà de l'aspect moral et social, on peut rappeler que les femmes c'est 45% de la population active sur le marché du travail, 50% de la population tout court, mais 70% des décisions d'achats ! Leur présence, en plus d'augmenter la diversité, rapproche l'entreprise de la réalité vécue par les femmes sur le terrain, qui effectuent entre autres, presque les trois quarts des décisions d'achat.

Pour aller plus loin
Une femme sur cinq dans les CA canadiens
Femmes dans les CA canadiens
Les inégalités hommes femmes diminuent lentement

mercredi 9 mars 2016

Voir rouge... ou bleu ?

Un peu d'humour "RH brutes" aujourd'hui *

Connaissez-vous cet exercice ? Je l’ai eu durant une formation en gestion et je l’avais trouvé frappant.

Le formateur nous dit : « Ok, maintenant, vous avez une minute pour regarder autour de vous et mémoriser tout ce qui est ROUGE ! »

Les yeux de tout le monde se font aller dans la pièce, les cerveaux en ébullition. Mon côté « sociologie 101 » trouve ça fascinant ces mouvements de groupe.

Le formateur reprend : « Maintenant, soyez prêts… et dites-moi tout ce qu’il y a de... BLEU dans la pièce ! »

Un mélange de rires, de protestations et d’un certain malaise dans le groupe. La même réaction que quand des gestionnaires nous font le coup !

* RH brutes est mon alter ego plus sombre,  le ton est plus mordant ou moins sérieux que dans mes billets habituels. Pour plus d'information, voir ce billet explicatif 

mercredi 2 mars 2016

Équité salariale : chaque année ou aux 5 ans ?

La DEMES n'est pas l'équité salariale

Une certaine confusion s'est installée entre la DEMES (Déclaration en matière d'équité salariale), qu'il faut faire chaque année, et l'obligation de réaliser un exercice d'équité salariale, qu'il faut faire aux cinq ans lorsqu'on y est assujetti.

La plupart des entreprises ayant déclaré 10 salariés et plus au Registre des entreprises du Québec ont reçu des lettres de rappel au sujet de la DEMES, même lorsqu'elles avaient déjà fait leur exercice d'équité salariale.

Rappelons que maintenant plus de 80% des employeurs se sont conformés à la Loi de l'équité salariale.

La DEMES : obligatoire chaque année
La DEMES est la déclaration annuelle pour indiquer au gouvernement où vous en êtes avec la Loi sur l'équité salariale. Elle doit être produite annuellement, en même temps que la mise à jour au Registre des entreprises.

L'équité : aux cinq ans
Tandis que l'Exercice d'équité salariale, lui, doit être réalisé au plus tard cinq ans après avoir franchi le cap des dix salariés, et réalisé sous forme de "maintien" à tous les cinq ans ensuite. Vous trouverez plus d'information avec plusieurs liens utiles plus bas.

Des amendes pour la DEMES aussi !
Si la Commission d'équité salariale a commencé à donner des amendes et fait beaucoup de vérifications au sujet de l'équité comme telle dans les dernières années, la DEMES elle-même commence à être vérifiée aussi. Des clients d'un collègue ont reçu une amende de 3000$ pour n'avoir pas fait leur DEMES. C'est donc une bonne idée de répondre rapidement à vos obligations à ce sujet.

De plus, les employeurs pris en faute par la Commission sont maintenant affichés sur leur site web, cliquez ici pour voir cette liste.

Références utiles
Tous mes billets concernant l'équité salariale
Le site web général de la Commission de l'équité salariale
Comment savoir si votre organisation est assujettie à l'équité salariale