Causes externes
Les tâches mal définies, le manque de ressources et la valorisation de la présence au travail sont des éléments sur lesquels on a souvent peu de contrôle. Il n'y a pas de recette magique, mais en gros on peut commencer par demander à son patron ou aux ressources humaines de clarifier nos tâches, priorités et ressources. La partie la plus difficile est de réaliser que la direction de l'entreprise est responsable à cet égard et que ce n'est pas un signe de faiblesse que de vouloir de la cohérence et un rythme de vie équilibré. Toutefois, il faut également être prêt à reconnaître que parfois, il n'y a pas de correspondance entre soi et l'entreprise. Par exemple, si la culture de notre entreprise est de travailler 60 heures par semaine et qu'on vit mal avec ça, il est souvent plus simple de chercher ailleurs que de ramer à contre-courant. En résumé :
- Clarifier les tâches et les attentes de l'organisation
- Mettre par écrit les tâches et le nombre d'heures requis pour les réaliser
- Quand ces 2 points ne concordent pas, discuter des priorités avec les responsables
- Observer les autres, établir nos valeurs/priorités de vie et valider si on correspond bien à la culture d'entreprise
Les autres causes sont généralement liées à ce point. De la peur d'être remplacé au perfectionnisme, en passant par la difficulté à dire non, on travaille souvent pour se valoriser, pour montrer qu'on est bon et indispensable, bref, pour se faire aimer. Pourtant, les gens équilibrés dans leur vie personnelle/travail sont souvent très respectés par leurs clients et collègues. Peut-être parce que la société valorise la quantité plutôt que la qualité jusqu'à présent, on essaie de calculer et montrer notre valeur par le nombre d'heures, de projets ou de dollars. La peur du vide est également quelque chose d'assez sournois, qui peut permettre de dire non plus facilement à des demandes qui nous tentent moins, genre "je dois refuser, tu comprends, je suis tellement débordée ! Elle peut aussi nous fait craindre l'espèce de retour du balancier qu'on vit quand on prend un pause lorsque le cerveau, habitué à rouler à 100 à l'heure ne sait plus quoi faire une fois arrêté un peu étourdi au bord de la route.
Comment s'en sortir ?
- Le plus efficace - Développer et prioriser d'autres sources de valorisation et d'intérêt en dehors du travail : loisirs, famille, etc.
- Y consacrer un minimum de temps prévu d'avance et dont la plage horaire est aussi sacrée qu'une période de travail importante
- Admettre sa part de responsabilité dans ce manque d'équilibre, sans culpabiliser
- Demander à ses proches (collègues, famille, etc.) d'aider à développer un équilibre. Ex : les collègues avertissent qu'il est temps d'arrêter, le conjoint nous "interdit" de travailler le soir...
- Mettre par écrit les objectifs prioritaires afin de savoir quand dire non aux nouvelles demandes
- Apprendre à dire non en commençant par de petites choses pour prendre confiance en soi
- Se rappeler que les "urgences nationales" sont souvent peu urgentes lorsqu'on les observe avec du recul et que les vraies urgences sont très rares
- "Éduquer" ses clients, collègues, etc. en leur expliquant comment on va bien les servir sans nécessairement leur répondre la nuit, la fin de semaine ou durant ses vacances.
Autres trucs utiles
- Réserver des périodes chaque jour, semaine, mois et année pour faire des activités hors travail, où tous les éléments en rapport avec le travail seront fermés (cellulaire, dossiers, etc.)
- Faire un petit rituel journalier afin de séparer nettement les temps de travail et hors travail (ex. se changer en arrivant, fermer le cellulaire le soir, couper l'internet après 18h...)
- Utiliser les redirections d'appel et ne donner le numéro de cellulaire que pour les vraies urgences, ou avoir un cellulaire personnel et un pour les affaires
- Tester différentes activités : loisirs, en famille, repos, voyages, sport, méditation, etc. jusqu'à ce que vous trouviez un ensemble d'activités assez attrayantes pour motiver plus facilement de leur réserver une place incontournable dans votre agenda.
Révisé le 15 octobre 2015
2 commentaires:
Merci, vos publications sont très appréciées, car elles m'apportent du recul, d'autres points de vue ou synthétisent bien nos environnements de travail.
Une des méthodes pour dire non que vous connaissez certainement : Amener la personne ou groupe demandeur à dire non à leur propre demande. Principe : tout le monde est conscient que l'on a des limites et beaucoup de personnes ont de la difficulté à dire non, donc peuvent nous comprendre.
- Le demandeur doit fixer les priortités (il y a souvent un seul demandeur, au groupe de demandeurs inter-reliés.) En gros, trouver ensemble les raisons de l'impossiblité ou reprioriser la liste des demandes.
- Le demandeur doit réaliser le prix à payer pour un tavail de moins bonne qualité. (Soulever les problématiques avec le demandeur)
- Comprendre la demande et fournir des arguments pour que le demandeur puisse dire non à son tour (S'il a déjà dit oui, c'est plus difficile).
- Trouver des alternatives avec le demandeur : ressources, temps.
Je suis certain, que vous et les lecteurs pourrez trouver d'autres arguments facilitant le non.
Encore merci pour votre excellent travail,
André Caron
Merci pour vos commentaires, et pour les suggestions très pertinentes.
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