mardi 29 janvier 2013

Sans expérience québécoise, que faire ?

Des gens à l'étranger ou récemment immigrés me demandent parfois s'il est facile de trouver un emploi au Québec. La réponse générale est que ce n'est généralement pas facile, parce que les employeurs sont prompts à rejeter une candidature pour manque d'expérience québécoise. Ceci pose un sérieux problème à l'immigrant qui veut justement acquérir un peu d'expérience et le même phénomène arrive un peu aux récents diplômés.

D'abord, l'employeur québécois est pragmatique. Un diplôme est plus ou moins important pour lui, à part pour les postes d'entrée. Pour les postes non qualifiés, un ou des diplômes universitaires sont mêmes nuisibles parce qu'un employeur peut craindre que le candidat quitte pour un meilleur emploi par la suite. Pour la plupart des autres postes, le critère le plus important est le nombre d'années d'expérience pertinente, et les employeurs tiennent peu compte de l'expérience hors Québec pour ces raisons :
  • équivalence inconnue : le vocabulaire, la formation et la perception du niveau de responsabilité d'un poste varient d'un pays à l'autre. Ex. ceux qu'on appelle ingénieurs dans certains pays sont plutôt des mécaniciens automobiles ici.
  • validation plus difficile : à cause du point précédent et de la distance, les démarches pour s'assurer de la véracité et de la qualité de l'expérience hors Québec sont beaucoup plus difficiles. 
Ensuite, plusieurs employeurs et recruteurs sont frileux d'engager un "étrange"*. La plupart ne sont pas racistes, mais ils veulent recruter des candidats rassurants, faciles et rapides à évaluer. Ils craignent aussi l’accommodement (dé)raisonnable, la demande de congé pour raisons religieuses, l'incompréhension culturelle. Comme il est mal vu d'être raciste et interdit par la loi de discriminer à l'embauche, ceci ne peut être discuté avec le candidat, qui ne saura pas si c'est vraiment par manque d'expérience québécoise qu'il n'a pas été retenu.

Comment faire alors pour acquérir ces premières années d'expérience québécoises? Autant pour les immigrants que pour les nouveaux diplômés, le plus utile est de bâtir et maintenir un réseau. Ces gens qu'on connaît informellement, sont la meilleure chance d'accéder à un emploi intéressant.Voici quelques idées pour agrandir son réseau :
  • participer à des activités locales ou près de l'endroit où on aimerait travailler : loisirs, sports, chambre de commerce, 5 à 7 professionnel
  • parler (mais pas trop) de sa recherche d'emploi à ses voisins, sa famille, ses amis
  • faire du bénévolat
  • suivre des formations, du domaine professionnel ou autres
Le bénévolat et les formations sont particulièrement intéressants parce qu'ils permettent un contact sur une plus longue période avec des gens ayant des intérêts en commun.

Quelques sites web intéressants :
http://www.immigration-quebec.gouv.qc.ca/fr/emploi/index.html
http://www.travailimmigrants.com/ressources/chercheurs-demploi
http://www.emplois-montreal.ca/fr/organisme-daide-a-la-recherche-demploi/
Et un ajout au 25 mars sur la perception parfois exagérée de l'"el dorado québécois" : http://lasourcehumaine.wordpress.com/...

*Expression familière parfois utilisée au Québec pour parler d'un étranger, plutôt utilisée avec le sourire

2 commentaires:

Catherine Thibault a dit…

Il y a aussi Bénévoles d'affaires, qui contribue à offrir aux nouveaux arrivants qualifiés dans plusieurs domaines leur première expérience de travail bénévole au Québec. Il en découle beaucoup de reconnaissance de la part de l'organisme, une familiarisation avec la façon de travailler québécoise et un réseau de contact dans le meilleur des cas.

C'est gratuit, www.benevolesdaffaires.org !

Cybele Rioux a dit…

Merci de le souligner! C'est un bon exemple des ressources à contacter.