Les réactions face aux fuites d'informations confidentielles par WikiLeaks m'ont parues pour le moins musclées. Traiter le site web de menteur ou souhaiter la mort de son fondateur, plutôt que d'enquêter sur ce qu'il dit ? Ça ne semble pas adéquat lorsqu'on se présente comme modèles de démocratie et qu'on crie à la censure en Chine...
Quel rapport avec les ressources humaines ? Cela m'a fait penser à ce qui survient lorsque des salaires sont divulgués. Exemple : un des employés envoie par erreur et par courriel, la liste des salaires à tous. La haute direction discipline ou congédie le fautif. Elle tente ensuite de justifier au senior pourquoi le nouvel employé gagne autant que lui ou à la VP ventes pourquoi elle gagne moins qu'un autre VP, beau-frère du patron. Bref, on enterre l'affaire au plus vite, et le seul fautif est l'employé congédié. Pourtant, un malaise demeure.
S'il y a de bonnes raisons de cacher les informations sensibles à l'utilisation par un concurrent, les salaires suscitent un besoin de secret plus difficile à cerner. Parce qu'on est gêné d'étaler au grand jour ce qui représente un peu la "valeur" de chacun pour l'organisation ? Ou pour ne pas montrer le manque d'équité ou de structure ? Or, ce sont ces manques qui rendent l'organisation vulnérable, pas la perte de confidentialité en soi. En effet, révéler au grand jour les salaires d'une structure équitable ne cause généralement aucun "dégâts".
Par ricochet, l'agressivité de la réaction est souvent à la hauteur des problèmes reflétés par la rémunération. Une organisation gagne plutôt à se questionner sur ce qui rend cette fuite si choquante, pour prendre les actions qui seront bénéfiques à long terme. Surtout que les nouvelles générations, habituées à partager l'information si facilement, ne s'arrêteront pas autant à ces questions que leurs aînés...
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