mardi 23 octobre 2012

Politique 101

Suite à mon billet sur les vêtements au travail, (voir ici) j'ai décidé de parler des politiques en général, parce qu'elles sont un outil important de gestion en entreprise et que le code vestimentaire en était un bon exemple.

Une politique sert à encadrer l'application des règles qui visent à ce que plusieurs personnes aux intérêts différents puissent travailler ensemble. Ça c'est la théorie, parce qu'en pratique, les politiques font souvent l'objet de moqueries ou d'insatisfactions : politiques de tablettes, déconnectées de la réalité ou autres. Elles ne sont pas toutes bien comprises ou acceptées. Voici quelque éléments pour améliorer ces points.Il faut d'abord choisir le degré de structure le plus faible possible en fonction de la culture d'entreprise :
  1. Le mur à mur par exemple uniforme obligatoire, utilisation d'un "punch"
  2. La tolérance zéro, où tout est défini (ex. la jupe ou le bermuda devra descendre au moins à mi-cuisse)
  3. La gestion discrétionnaire, où les gestionnaires appliquent à leur façon une politique générale
  4. La liberté (presque) totale
Les numéros 1 et 2 rassurent beaucoup les gens mais ne permettent pas d'utiliser leur potentiel à leur juste valeur. Jugement et créativité ne demeurent pas longtemps dans un cadre rigide.

La liberté est intéressante si elle est volontairement appliquée et compatible avec le milieu. On la trouve souvent dans les petites équipes, les milieux artistiques ou technologiques. La liberté n'est pas complètement totale, en fait il s'agit plutôt d'un ensemble de règles informelles et peu rigides. Attention, informel ne veut pas dire absence de gestion! On doit quand même clarifier les attentes, appliquer des mesures dans les cas extrêmes, mais on n'a pas besoin de politiques écrites et la confiance accordée aux employés est souvent payante en terme de rendement. Bien appliqué, c'est aussi le type de gestion le plus simple.

Mais pour la plupart des PME qui grandissent, il est plus difficile de clarifier les attentes informelles, et la gestion discrétionnaire devient alors plus intéressante. Celle-ci s'appuie sur une structure plus précise, que ce soit par la rédaction de mémos, courriels ou par des formations aux superviseurs. La politique peut même être très formelle, la différence venant de la façon dont les petites décisions de tous les jours viennent faire vivre cette politique. Bref, c'est sur le plancher que ça se vit : comment les responsables réagissent lorsqu'un nouvel employé arbore un short troué ou arrive en retard ? Si le superviseur a une bonne marge de manoeuvre dans l'application de sa réponse, on est en mode de gestion discrétionnaire. Une fois les paramètres discutés et décidés logiquement pour l'ensemble des employés, le gestionnaire en est le gardien dans son département et la direction doit respecter en bonne partie la façon dont il l'applique.

Dans tous les cas, le succès d'une politique peut se prévoir en posant une question sur un point d'application de la politique, par exemple qu'arrive-t-il en cas de retard ? Si le gestionnaire et les employés d'un département donnent à peu près la même réponse, la politique a atteint son objectif. Et ce n'est pas la qualité du document qui fera une réelle différence mais plutôt la qualité de la communication pour la diffuser.

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