vendredi 30 avril 2010

Canadiens compétents, satisfaction ou zone de confort ?

 
Un article paru le 26 avril dernier détaille un sondage intéressant du gouvernement fédéral sur la confiance des employés, sondage que La Presse a résumé dans ses journaux papier et Internet (ref. 1).

On y explique que 82% des Québécois (75% des Canadiens) pensent avoir les compétences nécessaires pour se trouver un nouvel emploi aussi intéressant que celui qu'ils occupent actuellement. Ils font ainsi preuve d'un bel optimisme, peut-être un peu illusoire quand on regarde les 4 à 5 mois que prennent en moyenne les chercheurs d'emploi pour en trouver un nouveau. D'un autre côté, le sondage indique ainsi une satisfaction élevée des employés envers la formation qu'ils ont reçue.

Par contre, ils sont peu nombreux à vouloir retourner aux études (57% des Canadiens ne retourneraient pas aux études) pour parfaire leur formation, soit par manque d'intérêt (36%) ou par manque de ressources financières (21%).

Ils sont assez réalistes, mais avec un retard chronique en formation professionnelle, j'espère toujours qu'il y aura une prise de conscience collective du Québec, en retard par rapport au Canada, lui-même en retard par rapport aux États-Unis, qui n'investit pas autant que l'Europe...

Heureusement, les employeurs investissent plus qu'avant dans la formation de leurs employés, et les jeunes sont de plus en plus nombreux à obtenir des diplômes (ref. 2).

Ref. 1 La Presse, section Affaires, page 1, également en ligne à (à jour au 26 avril 2010) :
http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/...

Ref. 2 Statistiques Canada, nombre de diplômés au secondaire
http://www.statcan.gc.ca/pub/82-229-x/2009001/envir/hsg-fra.htm#hg

vendredi 23 avril 2010

Le salaire minimum augmente le 1er mai

À compter du 1er mai 2010, le salaire minimum montera de 0.50$/h pour s'établir à 9.50$. Les travailleurs à pourboire, de leur côté, verront leur salaire augmenter de 0,25$ à 8,25$/h.

Quelques références à ce sujet (à jour au 23 avril 2010):
http://www.cnt.gouv.qc.ca/...
http://www.radio-canada.ca/...

Et des informations générales de la CNT sur le salaire :
http://www.cnt.gouv.qc.ca/...

mardi 20 avril 2010

Budget et équité salariale

  
Une nouvelle concernant l'équité salariale a passé plutôt inaperçu dans le dernier budget : la Commission d'équité salariale (CEQ) sera abolie et ses activités seront transférées à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ).

Je les ai appelés pour en savoir plus, et on m'a donné les informations suivantes :
  • la Loi de l'équité salariale ne change pas, les obligations des employeurs demeurent les mêmes
  • l'équipe de la CEQ sera transférée à la CDPDJ et conservera les mêmes responsabilités
  • ce changement n'entrera pas en vigueur avant mars 2011
Si on ne peut pas être certain des effets concrets de ce changement pour les employeurs, la CDPDJ est reconnue pour ses interventions médiatisées. Est-ce qu'il y aura un effet de vases communicants ? Est-ce que la CEQ sera diluée ? Ou si les deux organismes conserveront une relative indépendance ?

Une chose est certaine, pour tous les employeurs qui ont à réaliser l'exercice, qu'ils soient en retard, à leur premier exercice ou au maintien, la plupart ont toujours le 31 décembre 2010 comme date limite.

Pour plus de détails sur l'équité salariale : http://alizerh.blogspot.com/...

mardi 13 avril 2010

Adieu à Michel Chartrand, syndicaliste

 
Michel Chartrand, syndicaliste bien connu, s'est éteint aujourd'hui à l'âge de 93 ans.
http://www.radio-canada.ca/...

La lecture des nombreux articles portant sur cet homme nous ramène à la fois à une époque où tout était à bâtir et aux idéaux importants qui ont lancé le mouvement syndical québécois. Gérald Larose, ex-président de la CSN, dit dans l'article de Radio-Canada que Michel Chartrand était un novateur dans le mouvement syndical. « C'est lui qui a ouvert le mouvement syndical sur un ensemble de causes sociales », dit-il, identifiant notamment les causes des chômeurs et des locataires, de la démocratie, des politiques publiques et de certains dossiers internationaux. On mentionne également souvent que M. Chartrand était un libre-penseur.

Travaillant plutôt pour les employeurs, je sais que certains trouvent les syndicats trop forts et les règles trop présentes, et il est vrai que pour la PME d'aujourd'hui, ces deux forces peuvent représenter des contraintes (trop ?) exigeantes. Mais aujourd'hui, souvenons-nous plutôt de leur raison d'être.

Les syndicats modernes sont apparus à une époque où les abus de toutes sortes étaient innombrables, lorsque le travail des enfants, les accidents de travail évitables et l'exploitation des travailleurs au bas de l'échelle étaient très fréquents. Demandez à ceux qui l'ont connu de vous raconter le monde du travail d'avant les années 60 : c'est fascinant et un peu effrayant de penser à quel point c'était facilement accepté par la société. Certains pensent que le rôle du syndicat est aujourd'hui dépassé, je crois qu'en leur absence il serait facile de revenir en arrière parce que l'humain oublie rapidement ce pour quoi ses parents se sont battus. Les groupes de représentants des travailleurs font partie de l'équilibre des pouvoirs et sont nécessaires à une saine démocratie. Par contre, ils ne sont pas non plus sans faute. Plusieurs syndiqués et leurs dirigeants semblent avoir eux aussi oublié la raison d'être du syndicalisme et ne plus vouloir sortir de leur zone de confort.

C'est une raison de plus de saluer le courage et la force de caractère de Michel Chartrand, qui a contribué à faire changer les choses, et marqué ainsi l'histoire du travail au Québec. Aujourd'hui, ces acquis, pour lesquels tant de gens comme Michel Chartrand se sont battus, ne doivent pas être oubliés parce que certains en ont abusé. La raison fondamentale de ces batailles était le respect du travailleur, qui doit être remis au premier plan. Ce respect, je le souhaite réciproque, et au coeur des futurs changements du monde du travail.

jeudi 8 avril 2010

Enquête : satisfaction des gens en RH

Près de 1000 personnes occupant un poste en RH ont répondu à un sondage français sur leur satisfaction et leur engagement dans leur fonction. Réalisé au début de 2010 par Assess First, il présente des résultats très intéressants. Les résultats sont très bien présentés et ventilés par catégories : taille de l'organisation, secteur d'activité, âge et poste du répondant.

La qualité des relations, le degré d’autonomie et la confiance accordée sont les trois éléments qui satisfont le plus les répondants. Les apprentissages quotidiens et les feedbacks reçus complètent ce « top 5 ».

L'intérêt pour les missions, les perspectives d’évolution et l'équilibre vie pro / vie perso (équilibre ou conciliation travail/famille au Québec) sont les trois éléments les plus insatisfaisants, suivis de près par la charge de travail et les formations proposées.

Les sondeurs ont également mesuré l'engagement à l'aide de sept critères. Ce sont l'appropriation des objectifs et la volonté de dépassement qui arrivent en tête, suivies dans l'ordre de la capacité à se mobiliser, du sentiment d’appartenance et de la fierté éprouvée. Finalement, le projet d’entreprise et l'adhésion aux valeurs ferment la marche.

Ces deux derniers points semblent montrer une incohérence entre les valeurs véhiculées par la haute direction et ce qui se vit au quotidien par les personnes RH. Il s'agit d'un reproche qui revient également souvent dans les sondages au Québec. Je soulève également l'apparente contradiction du projet d'entreprise qui arrive au bas du classement et de l'appropriation des objectifs qui se trouve en tête, à moins que les objectifs soient fixés au niveau intermédiaire ou déconnectés du projet d'entreprise. Et si j'interprète mal les résultats, peut-être à cause de différences culturelles, svp me faire signe :)

Il serait intéressant de réaliser ce même sondage au Québec (voir note 1). Les feedbacks reçus se trouveraient probablement plus bas au classement d'après des résultats de sondages passés.

Les résultats sont visibles en diaporama avec conclusions de Assess First sur leur blogue.

Note 1 : Un de nos lecteurs a suggéré ce lien où on voit les résultats parfois surprenants d'une enquête canadienne.


Mis à jour le 15 avril 2014