mercredi 25 avril 2018

Encore des titres d'emploi délirants !

Je continue de noter les titres d'emploi qui me font rire, sourire ou parfois pleurer. Voici ma sélection du printemps...
  • Artiste du sandwich - nouvelle appellation sur le Placement en ligne, est-ce Subway qui en a fait la demande ?
  • Recruteur de passions
  • Nonstop worker (travailleur sans arrêt ou sans relâche ?)
  • Formatrice en gestion réinventée (heu ?)
  • Image publique - heu ?? comme dans "Que faites-vous dans la vie ? Eh bien, je suis une image publique..."
J'aime bien la langue de bois de certaines offres d'emploi :
"regroupe en mode collaboratif des acteurs de la résilience urbaine (...) L’objectif est non seulement de combler ce vide, mais de devenir un incubateur pour l’émergence de nouvelles approches intersectorielles misant sur les connaissances et le développement de pratiques innovantes."

Parfois ce n'est pas le titre, c'est le nom de l'entreprise ou autre contexte qui fait sourire. Cette fois-ci c'est surtout l'influence de la prochaine légalisation du cannabis qui a retenu mon attention. Tous ces postes sont dans des entreprises qui commercialisent du cannabis ou vont le faire :
  • Directeur de la qualité - avec une photo d'un jeune homme qui semble un peu stone...
  • Recruteur - Cannabis | Alimentation | Pharma
  • Responsable conformité des produits 
  • Consultant en cannabis
  • Cannabis activist (activiste pour le cannabis)
  • Gestionnaire de la formation à Cannabis At Work
  • N'importe quel poste chez Oh Cannabis!
On peut même imaginer quelques-uns des prochains titres : chef de cuisine cannabique, fumeur-testeur ou goûteur de muffins :)

mardi 17 avril 2018

1er mai 2018 : le salaire minimum maintenant à 12$

À compter du 1er mai 2018, le salaire minimum augmente de 0,75$ pour atteindre 12,00$ l'heure. Les travailleurs à pourboire, de leur côté, voient leur salaire minimum augmenter de 0,35$, à 9,80$/h. Cette hausse touche environ 350 000 travailleurs, en majorité des femmes.

Le gouvernement n'a pas choisi ce chiffre au hasard, son objectif est que le salaire minimum corresponde à 50% du salaire horaire moyen au Québec.

Ailleurs au Canada
Malgré cette hausse importante, le Québec reste loin derrière l'Alberta et l'Ontario qui passeront tous deux à 15,00$ l'heure, respectivement en  octobre et janvier prochains. Le Québec est maintenant dans la moyenne canadienne, même si la province a le plus bas taux pour les travailleurs à pourboire.

Impacts pour les employeurs
L'Ontario a causé tout un choc avec son annonce d'une hausse graduelle jusqu'à 15,00$ l'heure. Heureusement, les premiers résultats montrent que l'économie en croissance a facilement compensé cette hausse des coûts. Il y a bien eu quelques entreprises qui ont mal géré la situation, comme ce Tim Horton qui a décidé de couper les avantages de ses employés...

Élections en vue? 
Les Libéraux ont-il réellement voulu aider les plus bas salariés ou est-ce une façon de faire oublier les années de coupures? En octobre prochain nous verrons si c'était une stratégie payante électoralement parlant...

Autrefois...
Je me souviens avoir commencé mon premier emploi salarié à 4,35$ de l'heure en 1986. Rappelons aussi que la génération des Boomers s'était fait traiter de génération paresseuse, parce qu'elle refusait de travailler six jours par semaine pour... 0,70$ l'heure, le taux minimum en 1965!

Pour aller plus loin
Le salaire minimum passera à 12$ le 1er mai
Liste des salaires minimums par province
CNESST : les règles du salaire minimum

mercredi 11 avril 2018

Employés âgés : comment faire la transition ?

Nous avons vu il y a deux semaines que ce n'était pas une bonne idée de terminer les employés âgés de façon rapide, et la semaine dernière les avantages à tenter de les garder le plus longtemps possible au sein de l'entreprise.

Aujourd'hui dans ce troisième et dernier texte, nous verrons comment faciliter la transition lorsque l'employé désire prendre sa retraite de façon graduelle, ou lorsque l'employeur constate que l'employé âgé est moins heureux dans son poste et aimerait lui offrir de meilleures conditions qui l'amèneront peu à peu vers une retraite bien méritée.

L'employé veut partir, mais pas tout de suite? Des questions à poser...
Un employeur m'a déjà appelé pour planifier la retraite d'un employé, alors qu'il n'en avait jamais parlé à l'employé en question! La première étape est donc... d'en parler avec l'employé.
  • Comment voit-il son éventuel départ? 
  • Dans combien de temps aimerait-il partir? 
  • Est-il intéressé à former sa relève? 
  • Aimerait-il réduire le nombre d'heures, de jours de travail, prendre des congés sans solde?
  • Comment voit-il l'aménagement des tâches s'il donne de la formation, s'il réduit sa présence?
  • Est-il conscient de ce que ça demande à l'employeur et comment peut-il aider à réduire les impacts des aménagements offerts? Ex. réduction des heures, embauche d'une relève, etc.
Le but de faire le tour de ces sujets, c'est d'arriver à un plan qui conviendra à tous, à le mettre par écrit et en faire une sorte de contrat moral avec l'employé.

L'employé ne veut pas partir? Se mettre à la place de l'employé
À la suite de cette discussion, l'employé vous dit qu'il ne veut rien changer. Première étape, bien se convaincre qu'il ne le fait pas seulement pour embêter son employeur... Il faut plutôt trouver quelles sont ses motivations : tant que les avantages de continuer à travailler sont plus grands que ceux de partir à la retraite, l'employé voudra rester. Pour faire basculer ces motivations, voici quelques moyens à explorer :
  • offrir les services d'un conseiller de planification financière qui évaluera sa situation personnelle et lui indiquera les montants qu'il peut espérer des différents montants (pension, REER, etc.) auxquels il a droit
  • trouver des alliés : j'ai déjà vu une entreprise collaborer avec l'épouse d'un travailleur pour l'aider à faire la transition...
  • offrir des avantages en temps ou en argent : congés ou vacances supplémentaires, horaire plus flexible, bonis de préretraite, contribution supplémentaire au REER ou fonds de pension
  • offrir des avantages monétaires ou symboliques : carte cadeau, iPad pour usage personnel, sorties, participation à des congrès
  • offrir des avantages à ceux qui forment la relève : bonis de formateur, reconnaissance par le groupe d'un statut de "sage" ou de formateur de la relève
  • offrir de libérer du temps et soutenir l'employé pour qu'il puisse faire du bénévolat
  • payer des cours, des ateliers ou un coach "hors travail", afin d'aider l'employé à envisager une vie intéressante en dehors de son travail actuel. On peut même envisager d'offrir une formation pour une deuxième carrière...
À long terme
Afin de faciliter la transition des futurs retraités, l'employeur gagne à adopter ces pratiques :
  • bonifier la participation de l'employé aux fonds de retraite, même si c'était un petit montant, ça a souvent un gros impact
  • augmenter les connaissances financières des employés : formation, documentation, explications, etc. pour valoriser l'épargne et de saines habitudes financières en général
  • offrir des avantages symboliques à ceux qui adoptent de bonnes habitudes financières (ex. participer au fond de pension) : stationnement près de la porte, carte-cadeau ou de cinéma, tirage d'un prix
  • prendre le temps de discuter avec les employés de leurs projets de retraite, leurs rêves ou projets à long terme et trouver des moyens de les encourager.
Pour aller plus loin
How Can You Transition Older Workers if You Can’t Force Them to Retire?
Comment appuyer et maintenir en poste une main-d'oeuvre intergénérationnelle
Les travailleurs plus âgés: une solution à la rareté de la main-d’œuvre?

mercredi 4 avril 2018

17 avantages des employés âgés pour l'entreprise

Nous avons vu dans le texte précédent pourquoi ce n'était pas une bonne idée de congédier un employé en raison de son âge.

Aujourd'hui, voyons les les avantages de les garder le plus longtemps possible dans l'entreprise.

Diversité!
Bien que ce ne soit pas exclusif aux employés âgés, les avantages de la diversité en entreprise sont tellement grands qu'il vaut la peine de rappeler les principaux ici :
  1. Meilleure compréhension du marché, des clients, du contexte.
  2. Plus grande facilité à recruter et à fidéliser.
  3. Moins d'absentéisme, plus de motivation.
  4. Développement plus rapide.
  5. Rentabilité supérieure : jusqu'à 35% plus!
Avantages généraux
  1. Les employés âgés sont efficaces : la plupart des gens très expérimentés ont développé une "plus grosse boîte à outils" et savent mieux s'en servir. Ils font donc moins d'erreurs, sont souvent plus rapides et s'en sortent mieux devant les situations imprévisibles ou rares.
  2. Ils sont généralement mieux perçus par les clients, les partenaires et les employés : que ce soit pour vendre, négocier, gérer des conflits, les "cheveux gris" ont un avantage psychologique certain. 
  3. Ils gèrent mieux les aspects "humains" : en raison de leur plus grande expérience de vie, ils peuvent être de meilleurs gestionnaires et rattraper des situations difficiles, par exemple apaiser un client insatisfait, empêcher des conflits, etc. 
  4. Plusieurs sont de bons formateurs : leur expérience de vie et du travail leur donnent un bon bagage pour former les autres, s'ils ont les habiletés nécessaires.
  5. Ils sont autonomes : leur maturité et leur expérience les rendent plus aptes à travailler sans aide, à trouver par eux-mêmes des solutions, etc. Il y a peut-être également un aspect générationnel : plusieurs "Boomers" ont reçu une éducation où il fallait se débrouiller seul.
  6. Ils ont plus de synthèse et de vision d'ensemble : la maturité favorise cette habileté, et peut-être une éducation plus "linéaire" reçue avant l'arrivée des technologies.
  7. Ils adoptent plus facilement une perspective à long terme - et personnellement je pense qu'on est dans une époque qui en manque cruellement!
  8. Ils sont de bon conseil : pour toutes les raisons précédentes, ils aident à prendre de meilleures décisions.
Avantages financiers directs pour l'entreprise
  1. Les employés âgés sont souvent plus présents ou disponibles : plusieurs employés âgés ont moins de contraintes familiales, sont plus enclins à être disponibles en dehors des heures habituelles, sont moins absents et prennent moins de congés à long terme.
  2. Ils sont moins courtisés par les autres entreprises : leurs salaires et avantages sont parfois plus élevés, et les employeurs en général ont tendance à sous-estimer les avantages des travailleurs âgés. 
  3. Ils sont plus faciles à attirer : leur taux de chômage étant un peu plus élevé que celui d'autres catégories d'employés expérimentés, ils forment un bassin plus grand de gens disponibles.
  4. Ils sont fidèles et souhaitent de la stabilité : en partie à cause du taux de chômage plus élevé, mais aussi de valeurs de loyauté plus élevées. Approchant de la retraite et parfois bénéficiant de nombreux avantages liés à leur ancienneté, ils ont également moins d'intérêt d'aller voir ailleurs.
Même si les employés âgés ne partagent pas toutes ces caractéristiques, la plupart ont un bagage intéressant qu'il ne faut pas sous-estimer. Nous verrons la semaine prochaine comment favoriser le maintien en emploi, et la transition vers la retraite lorsqu'elle est envisagée.