mercredi 30 mai 2018

Pénurie? Quelle pénurie?

Alors qu'on parle de plein emploi et que les employeurs ont des difficultés croissantes à recruter, il y a encore un grand nombre de candidats refusés ou jamais appelés par les employeurs malgré plusieurs démarches...


Dans le coin droit...
En parlant avec les organismes d'employabilité et les candidats que je croise - durant un recrutement, sur Linkedin, etc. - on voit que plusieurs candidats qui semblent compétents sont refusés quand ils ne correspondent pas au groupe habituel pour cet emploi. Les aspects les plus évidents seront le sexe, l'origine ethnique et l'âge, mais on peut penser aussi au nombre d'années d'expérience, un style vestimentaire, une façon de s'exprimer, etc.

Dans le coin gauche...
De l'autre côté, lorsque j'aide des employeurs, je reçois très souvent des CV non adaptés au poste affichés, comme des CV d'ébénistes pour un poste de mécanicien, d'éducateur en garderie pour un poste de secrétaire...

Et si le CV semble convenir, nombre de candidats échouent nettement un court test sur des compétences de base. Je dis bien de base, comme des tests de français pour un poste de secrétaire où des candidats ont aligné les fautes d'orthographes, ou pour un poste de technicien comptable, où ils ont été incapables de faire des additions simples en Excel...

Employeurs en manque de candidats standards
Il y a donc des candidats qui ciblent des emplois pour lesquels ils n'ont pas les compétences minimales, et des employeurs dont les critères sont trop restrictifs pour le marché. Autrefois, il était relativement facile de recruter avec des critères précis. Le marché du travail étant de plus en plus en faveur des candidats, on voit deux phénomènes :
  1. les candidats moins qualifiés et aux profils moins "standards" appliquent plus sur des postes pour lesquels ils auraient autrefois eu moins de chances d'être retenus;
  2. les plus qualifiés savent qu'ils sont les plus en demande - et ils le savent parce qu'ils reçoivent des offres plus souvent. Ils s'attendent donc à de meilleures conditions et un salaire plus élevé.
La balle est donc dans le camp de l'employeur qui doit s'adapter : automatiser, payer plus, chercher plus ou chercher ailleurs.

Bref, quand il ne reste presque plus de fraises dans le champ, on peut s'en passer, payer plus cher ou commencer à en importer. D'autres commenceront plutôt à chercher des bleuets...

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