mardi 20 septembre 2016

Tous des tricheurs ? Oui et non...

Note : ce billet fait partie d'une série sur la question des tricheurs et menteurs en entreprise - cliquer ici pour voir la série complète.

Les vérifications de références d'emploi apportent souvent des surprises aux recruteurs : CV aux titres gonflés, faux diplômes et dates approximatives. De l'auto en panne jusqu'au décès d'un 3e oncle en deux mois, certains employés ont également beaucoup d'imagination pour justifier leurs retards.

Ils n'ont pas l'exclusivité : payer au noir, présenter une offre d'emploi un peu trop belle ou gonfler des chiffres pour les actionnaires, les propriétaires et gestionnaires d'entreprise peuvent tricher aussi.

Le mensonge est peut-être la première étape de la tricherie, je les traiterai tous les deux ici comme des moyens d'obtenir un gain en manipulant la vérité.

Alors, sommes-nous tous des tricheurs ? 
Si on regarde les nouvelles et autour de soi, il semble que les tricheurs sont partout. Si les études montrent que la triche est en grande partie culturelle et que les riches mentent et trichent plus que les pauvres, la tricherie fait partie intégrante de nos vies. D'ailleurs, nous mentons en moyenne 4 fois par jour, et les hommes mentent deux fois plus que les femmes! Si, si, voir cette étude sérieuse résumée ici...

C'est là une partie du problème : dès notre jeune âge notre entourage ment et triche un peu, puis à force de percevoir que tout le monde le fait... De plus, le seuil de l'honnêteté est dur à définir, et nos mensonges ne sont pas tous tranchés. En fait, ils sont rarement perçus comme étant des tricheries par les principaux intéressés.

Le travail et les achats au noir en sont un bon exemple : peu de gens se sentent mal à l'aise de "sauver" les taxes et impôts de temps en temps. Le gouvernement est un concept lointain, on connaît peu de gens qui se sont faits prendre, on a l'impression de se "repayer" une dette morale pour toutes les fois où ce gouvernement a abusé de notre patience (i.e. à l'hôpital) ou de notre argent (i.e. le scandale des commandites ou la Commission Charbonneau). Le problème en milieu de travail, c'est qu'on peut transposer totalement cet exemple à l'employeur. Un employé aura ainsi plus tendance à tricher si...
  • il a peu de sentiment d'appartenance ou de lien affectif avec son employeur, son équipe ou ses gestionnaires
  • il pense avoir des chances raisonnables de ne pas se faire prendre, et/ou peu de conséquences négatives si ça arrive
  • il a des raisons (imaginées ou réelles) d'en vouloir à l'employeur et compense sa frustration en trichant.
Pourquoi

Comme personne n'aime être taxé de malhonnêteté, alors, pourquoi sommes-nous malhonnêtes ? La base est plutôt simple en fait : nous trichons tous un peu lorsque le gain est plus grand que l'inconfort à l'idée d'être pris ET que nous pouvons justifier notre tricherie. Le milieu peut également favoriser la tricherie, en la rendant plus facile ou rapide que l'inverse. Par exemple, certains gestionnaires préfèrent entendre une excuse bidon plutôt que d'avoir à gérer des mesures disciplinaires.

Nous verrons dans les prochains billets comment réduire la quantité et surtout les impacts des tricheries en entreprise. Cliquer ici pour voir la série complète.

Références


Aucun commentaire: